La ministre de la Culture Aurélie Filippetti s'est à nouveau félicitée mercredi de l'exclusion par les ministres du Commerce européens du secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis, tout en affirmant qu'il fallait "rester vigilants et mobilisés".
L'exclusion du secteur audiovisuel est "une grande victoire sur laquelle il ne sera pas possible de revenir mais il faut rester vigilants et mobilisés", a-t-elle dit, "car ce qui s'est passé au sein de la Commission européenne a révélé une volonté très claire d'affaiblir une certaine conception de la culture en Europe, d'affaiblir les mécanismes de financement du cinéma européen".
La ministre clôturait à l'Assemblée nationale une table ronde sur le financement du cinéma européen devant des parlementaires français et européens ainsi que des acteurs du monde du cinéma, réalisateurs, distributeurs ou exploitants.
"Le combat ne s'arrête pas car on est sûr qu'il y aura d'autres offensives à l'avenir", a ajouté Aurélie Filippetti comme "sur un terrain plus médiatique en essayant de faire passer (culture et audiovisuel) pour des secteurs subventionnés".
"Il est important d'expliquer que ces secteurs sont générateurs de richesse, d'emploi, de croissance (...) Il faut les préserver non pas pour faire plaisir aux créateurs mais parce que c'est bon pour l'Europe et l'économie européenne", a-t-elle insisté en rappelant qu'en 2008 le cinéma européen représentait un volume d'affaires de 17 milliards d'euros et un million d'emploi dans l'UE.
La ministre a pointé d'autres points de désaccords actuels avec la Commission concernant par exemple une modification des aides publiques à la création d'oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles, des "outils qui ont fait leur preuve".
"Il n'y a aucune raison de remettre en cause les modalités de soutien en vigueur et qui ont permis depuis plus de 10 ans au cinéma européen de s'affirmer comme une industrie dynamique et productive".
La ministre vise notamment le principe de territorialisation de l'aide à une oeuvre, c'est à dire le conditionnement de l'aide à des dépenses effectuées dans l'Etat membre.
"Les propositions avancées aujourd'hui par la Commission européenne mettent en danger les principaux régimes d'aide (..) Revenir sur la territorialisation découragerait les autorités publiques y compris régionales à mettre en place des politiques culturelles innovantes et favoriserait le dumping social en faveur des Etats membres aux coûts de production les plus bas et au détriment de la diversité culturelle de demain", a affirmé la ministre.