Jean-François Legaret, un des rivaux de Nathalie Kosciusko-Morizet dans la course à l'investiture UMP pour les municipales à Paris, a affirmé dimanche qu'il serait "très attentif" au déroulement du scrutin électronique afin d'"évacuer ces suspicions de fraude", les instances parisiennes du parti se voulant de leur côté rassurantes.
Dans un entretien au Parisien dimanche, le maire UMP du Ier arrondissement de la capitale revient sur cette prolongation décidée le 20 mai par la fédération UMP de Paris face à la faible mobilisation. La date butoir pour s'inscrire comme participant à la primaire, initialement fixée au 28 mai, a été repoussé de cinq jours, jusqu'au dernier jour du vote électronique prévu du 31 mai au 3 juin.
"Pouvoir s'inscrire alors que le scrutin est déjà ouvert, ce n'est pas conforme aux principes généraux du droit électoral, c'est même inédit", déclare Jean-François Legaret, en rappelant qu'il était opposé à ce changement des règles du jeu "en cours de partie".
Questionné sur une possible influence sur le résultat du vote, il répond: "Je vais être très attentif au déroulement de ce scrutin et m'entourer de toutes les précautions qui permettront d'évacuer ces suspicions de fraude".
"Car, enchaîne-t-il, si on devait constater une augmentation très importante du nombre d'inscrits pendant le déroulement du scrutin, ça soulèverait inévitablement des interrogations".
"Après le climat qui a été créé au moment de la guerre Fillon-Copé pour la présidence de l'UMP (fin 2012), ces primaires doivent être incontestables", dit encore l'élu parisien.
Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris, a assuré à l'AFP que "des garanties supplémentaires" avaient été apportées pour sécuriser le scrutin, dont M. Legaret lui-même avait convenu qu'elles étaient satisfaisantes. "Je lui en ai parlé jeudi ou vendredi, il a considéré qu'il n'avait pas d'observation supplémentaire", a affirmé M. Goujon.
Outre le contrôle des opérations par "un expert indépendant agréé par la Cnil", il a cité parmi ces "garanties" le fait que l'"urne électronique" accueillant le vote par internet sera "scellée" du 29 mai jusqu'au dépouillement du 3 juin. Seuls les quatre candidats et le président du conseil supérieur des primaires, Antoine Rufenacht, auront en leur possession un code électronique ouvrant l'accès à l'urne, a expliqué Philippe Goujon, selon qui "on ne pourra rien savoir (du vote) jusqu'au dépouillement".
Quatre candidats sont en lice pour décrocher l'investiture UMP pour les élections municipales de mars 2014 à Paris: Jean-François Legaret, Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre-Yves Bournazel et Franck Margain. Chenva Tieu a dû se retirer de la compétition après avoir été déclaré vendredi inéligible pour un an par le Conseil constitutionnel.
Nathalie Kosciusko-Morizet, largement favorite du scrutin selon plusieurs sondages, pourrait voir sa domination remise en question dans les urnes compte tenu du faible nombre d'électeurs pour l'instant inscrits (environ 13.000 inscrits payants le 26 mai selon la fédération UMP) et de la mobilisation des anti-mariage gay contre elle.