François Hollande, qui rencontre mercredi la Commission européenne au grand complet à Bruxelles, ne vient pas passer "un examen", a assuré sur Europe 1 son président José Manuel Barroso.
"Ce n'est pas du tout (...) quelqu'un qui vient à un examen. L'Europe n'est pas une puissance étrangère, c'est nous tous. Il y a des décisions qui sont prises ensemble", a déclaré M. Barroso, quelques heures avant sa rencontre avec le chef de l'Etat.
Cette réunion sera l'occasion d'un échange autour des réformes structurelles réclamées à la France en contrepartie du desserrement de l'étau budgétaire.
M. Barroso a réaffirmé que la Commission allait "proposer deux années supplémentaires pour permettre à la France de ramener son déficit sous les 3% en 2015 pourvu, a-t-il dit, que la France présente un programme crédible pour des réformes".
Il a toutefois refusé de se prononcer sur le programme de réformes du gouvernement, sur lequel la Commission rendra son avis le 29 mai.
"La France a fait un effort important en terme de réduction de déficit" et "a réduit, depuis 2009, de moitié son déficit nominal, qui était de 7,5% et est maintenant prévu de 3,7%", a reconnu M. Barroso.
Toutefois, a-t-il souligné, "depuis 20 ans, la France a perdu de la compétitivité" et "la dette reste extrêmement élevée", à 90,2% du PIB en 2012 selon l'Insee. "La France dépense plus d'argent à payer sa dette que à payer l'éducation de ses enfants", a-t-il dit.
M. Barroso a notamment regretté qu'il y ait "en France un état d'esprit parfois très négatif par rapport aux opportunités du monde contemporain, par exemple la mondialisation". "Etre contre la mondialisation, c'est comme cracher contre le vent", a-t-il estimé.