La Cocoe, commission interne chargée de contrôler et valider les résultats de l'élection à la présidence de l'UMP, a poursuivi ses travaux toute la journée de lundi et il lui restait en fin de journée les procès-verbaux de trois départements à vérifier, selon des sources UMP. La COCOE a annoncé la victoire de Jean-François Copé à 50,03% avec 98 voix d'écarts.
M. Copé a recueilli 87.388 voix contre 87.290 voix à M. Fillon, soit 98 voix d'avance, a annoncé le président de la Cocoe, Patrice Gélard, à l'issue de 24 heures d'extrême tension entre les deux camps, qui avaient chacun revendiqué la victoire avec une avance de quelques centaines de voix sur environ 175.000 suffrages d'adhérents UMP exprimés, soit un écart très faible.
Sitôt l'annonce faite au siège de l'UMP, rue de Vaugirard à Paris XVe, par M. Gélard, les partisans de Jean-François Copé ont scandé "Copé président" et "On a gagné".
Jean-François Copé a également annoncé qu'il avait téléphoné à François Fillon pour l'inviter à le "rejoindre" au sein de l'UMP et travailler ensemble car "nos adversaires sont à gauche".
"Mes mains et mes bras sont grand ouverts (...) Je n'ai ni amertume ni rancoeur. Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise", a déclaré le député-maire de Meaux, entouré de son "ticket" -Luc Chatel qui sera vice-président délégué de l'UMP et Michèle Tabarot, qui devient secrétaire générale, le poste qu'occupait jusqu'à présent M. Copé- de son épouse Nadia, de son fils aîné et de plusieurs de ses soutiens, comme Roger Karoutchi, Rachida Dati et Nadine Morano.
François Fillon, dans une courte déclaration d'une minute environ, n'a pas contesté les résultats. Il se laisse du temps pour réfléchir à son avenir. L'ancien premier Ministre a déploré une fracture au sein de l'UMP
Tout au long de la journée, le siège de l'UMP a été le théâtre d'une valse ininterrompue de soutiens de François Fillon et Jean-François Copé: Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Michèle Tabarot, Luc Chatel, Eric Ciotti, Nadine Morano, Christian Estrosi, Thierry Mariani, Franck Riester...
En fin de journée, M. Chatel, membre du ticket Copé, a ironisé sur les querelles de "procédure" engagées selon lui par les fillonistes. "Il faut savoir terminer une grève et laisser la Cocoe proclamer les résultats", a-t-il ajouté, en réaffirmant que M. Copé bénéficiait d'une avance sur son rival.
De son côté, Jérôme Chartier, porte-parole de M. Fillon, a lui aussi assuré que son champion était en tête. Il a appelé à attendre la publication de "résultats incontestables" et confirmé que chaque candidat avait fait appel, pour l'assister, à un avocat spécialiste du droit électoral.
M. Fillon a passé toute la journée dans son bureau à l'Assemblée nationale, tandis que M. Copé, actuel secrétaire général du parti, était dans le sien à l'UMP avant de quitter le siège vers 19H00.
La Cocoe, qui avait interrompu ses travaux vers 04H00 dans la nuit de dimanche à lundi sans pouvoir proclamer de vainqueur, les a repris lundi matin à 10H00.
Comme la veille au soir, Jean-François Copé et François Fillon ont à nouveau chacun revendiqué la victoire lundi, chaque camp affirmant disposer d'une avance de quelques centaines de voix sur environ 175.000 suffrages d'adhérents UMP exprimés, soit un écart très faible.
La Cocoe est, comme le prévoient les statuts de l'UMP, l'instance qui organise et vérifie les modalités et les opérations de vote. Elue le 11 décembre 2010 par le Conseil national du parti pour une durée de 3 ans, elle est composée de neuf membres élus et présidée par Patrice Gélard, sénateur de Seine-Maritime.
Cinq de ses membres, qui ont pris position pour François Fillon ou Jean-François Copé, se sont "placés en retrait" de cette instance durant la campagne.
Quatre soutiens de chaque candidat peuvent assister simultanément aux travaux de la Cocoe.
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