Ce lundi 11 novembre, le débat autour de la suppression d’un jour férié en France a été remis sur la table par Jean-François Copé. Si le maire de Meaux a estimé qu’il n’y avait pas besoin de jour férié pour commémorer, le Premier ministre Michel Barnier, lui, a soutenu y être «attaché».
La France compte-t-elle trop de jours fériés dans son calendrier ? Le débat a été lancé ce lundi matin, en plein 11-Novembre, par le maire LR de Meaux Jean-François Copé. Invité sur France Inter, l’élu a affirmé qu’il n’y avait «pas besoin d’un jour férié pour commémorer». Selon lui, «il y a mille manières de commémorer, sans pour autant ne pas travailler».
L’ancien ministre du Budget a même ironisé en disant que si c’était le cas, il y aurait «65 millions de Français au pied des monuments aux morts les 11-Novembre».
Jean-François Copé : "Il n'y a jamais de bon jour férié à supprimer, il n'y a jamais de bonnes économies. On n'a pas besoin d'un jour férié pour commémorer le 11-Novembre, ou alors ça voudrait dire qu'on a 65 millions de Français au pied des monuments aux morts." #le710inter pic.twitter.com/pK1aRTuNrt
— France Inter (@franceinter) November 11, 2024
«Une journée fériée à laquelle nous sommes attachés»
Mais pour le Premier ministre, pas question de supprimer ce jour férié. Ce lundi, Michel Barnier était en déplacement à Meaux, en Seine-et-Marne, pour l'inauguration d'une tranchée reconstituée au Musée de la Grande guerre. Lors d’un discours pour la commémoration de l’Armistice, le locataire de Matignon n’a pas caché son point de vue sur la question.
«Honorer la mémoire de ces combattants, c’est d’abord avoir la mémoire de cette histoire tragique, c’est pourquoi je suis heureux de vous retrouver en ce 11 novembre, une journée fériée à laquelle nous sommes attachés», a-t-il insisté pendant son déplacement.
2,4 milliards d'euros de recettes supplémentaires en jeu
Mais le débat sur les jours fériés n’a pas été initialement lancé par Jean-François Copé. Le sujet est sur la table des négociations depuis plusieurs semaines déjà. En octobre dernier, lorsque le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, reconnaissait être ouvert au débat.
«Je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu'on peut travailler davantage pour participer à l'effort de redressement va dans le bon sens», avait-il déclaré sur TF1, sans pour autant citer le 11-Novembre.
Concrètement, selon un rapport sénatorial publié fin septembre, la «création d’une seconde journée de solidarité, qui se traduirait pas la suppression d’un jour férié, permettrait de générer 2,4 milliards d’euros de recettes supplémentaires». Ce qui n’est pas négligeable en cette période de disette budgétaire.
Une idée provenant du Sénat qui semble convenir au ministre de l’Économie et des Finances. «Instaurer une deuxième journée de solidarité est une proposition très intéressante», avait admis fin octobre, sur LCI, Antoine Armand. Au total, la France compte onze jours fériés dans son calendrier, répartis en fêtes religieuses, date laïque ou en références historiques.