L'ancienne ministre socialiste Elisabeth Guigou a fait état lundi de sa "disponibilité" pour la présidence de l'Assemblée nationale, tout en soulignant que le choix de la personnalité pour le perchoir devait procéder d'une décision collective du groupe PS.
"Je souhaite avoir des responsabilités au bureau de l'Assemblée nationale, et si c'était la plus haute qui m'était confiée, ce serait évidemment un grand honneur pour moi de l'assumer, mais il faut qu'il y ait un dispositif collectif (...) Je marque ma disponibilité mais je ne souhaite pas être dans une démarche individuelle", a-t-elle dit à des journalistes dans les couloirs de l'Assemblée.
Le député PS de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, qui a annoncé sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale lundi matin, a déclaré à l'AFP qu'il ne "croyait pas" à la candidature d'Elisabeth Guigou, dont le nom circule aussi pour le perchoir. Après son annonce dans le Parisien, M. Bartolone était de bon matin dans les couloirs de l'Assemblée. "J'ai connu l'Assemblée dans des moments faciles et plus difficiles comme en 1993", a confié M. Bartolone, député depuis 1981.
"Je pense que j'ai le profil et la densité politique", a-t-il ajouté.
Interrogé sur l'hypothèse d'une candidature de l'ancienne garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, M. Bartolone a affirmé qu'il n'y "croyait pas". "La seule femme qui pourrait se présenter est Marylise Lebranchu" car elle bénéficierait de plus de soutien au sein du groupe des députés PS, a-t-il estimé. Mme Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, a démenti la semaine dernière être intéressée par le poste.
Quant à la candidature de Jean Glavany, qui a prévu une conférence de presse lundi à l'Assemblée, "enfant de la génération Mitterrand" et "ami", cela ne présente "pas de risque de dérapage". "On s'est téléphoné à plusieurs reprises", a-t-il dit. Il a en outre plaidé avec insistance pour la candidature de Bruno Le Roux, fidèle de François Hollande, à la présidence du groupe PS.
Claude Bartolone a reçu au débotté le soutien de l'ancien ministre centriste Maurice Leroy qui passait dans la salle des Quatre Colonnes: "c'est un bon!", lui a-t-il lancé, ainsi qu'un "longue vie au président".
Claude Bartolone s'est prononcé également lundi en faveur de l'entrée de communistes au gouvernement. Comme on lui demandait sur i-TELE si des ministres communistes étaient les "bienvenus" à l'occasion du petit remaniement qui doit avoir lieu cette semaine, Claude Bartolone a déclaré "oui", ajoutant: "c'est aux communistes de décider".
Claude Bartolone s'est prononcé pour faire passer de 15 à 10 le nombre des députés nécessaires pour constituer un groupe à l'Assemblée, afin de permettre au Front de gauche d'en créer un. "La règle pour constituer un groupe, ça ne peut pas être que des mathématiques. Il y a une dimension, politique, et je pense que les communistes, le Front de gauche, doit pouvoir faire entendre sa voix à l'Assemblée nationale", a-t-il dit.