En direct
A suivre

Bayrou quitte le Palais Bourbon

Le président du MoDem, François Bayrou, à Pau le 17 juin 2012[AFP]

Le dirigeant centriste François Bayrou, largement battu dimanche par une candidate PS dans son fief béarnais, ne retrouvera pas les bancs de l'Assemblée nationale où la famille centriste dans son ensemble devrait perdre de son influence.

Il n'y a donc pas eu de miracle pour François Bayrou dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantique où le patron du MoDem était arrivée deuxième dimanche dernier derrière le PS et devait faire face à une triangulaire avec un candidat UMP.

Au second tour, la candidate PS Nathalie Chabanne, inspectrice des finances de 39 ans jamais élue, l'a emporté par 42,78% contre 30,17% à François Bayrou, le candidat UMP, Eric Chabanne, obtenant 27,04%.

"Ce choix va bien sûr m'entraîner à changer la forme de mon engagement, à prendre du recul", a constaté le leader centriste en se mettant en réserve de la République.

"J'ai perdu une bataille mais l'heure de vérité vient", a-t-il lancé. "Il se passera moins de temps qu'on ne le croit avant que les Français n'exigent des institutions équilibrées, des hommes d'Etat à la volonté ferme et à l'esprit ouvert (...) et, ce jour-là, je serai au milieu d'eux".

Elu dans sa circonscription depuis 1986, François Bayrou avait heurté ses électeurs traditionnels de centre-droit en se prononçant "à titre personnel" pour François Hollande dans l'entre-deux tours de la présidentielle. D'autres électeurs lui reprochaient de n'avoir pas été assez présent dans sa circonscription, trop accaparé par ses ambitions nationales.

Cet échec est un rude coup pour le chef de file centriste qui avait obtenu 9,13% des voix le 22 avril à la présidentielle. Il le prive à la fois d'une tribune et de la légitimité d'un scrutin national, le laissant à la tête d'un parti marginalisé par des revers électoraux successifs. Un seul mandat électif lui reste: conseiller municipal de Pau.

Sur les sept candidats encore en lice du MoDem, seuls Thierry Robert a été élu à la Réunion et Jean Lassalle réélu dans les Pyrénées-Atlantiques. Deux des trois sortants ont été battus.

Mais la situation n'est pas non plus favorable pour les autres partis centristes, partenaires de l'ex-majorité présidentielle, dont les députés sortants ont pourtant bénéficié d'un accord électoral avec l'UMP.

Ainsi le Parti radical de Jean-Louis Borloo n'a pas gagné son pari de faire réélire ses 13 députés sortants encore en lice (21 députés dans la précédente législature) en dépit de la reconduction dès le 1er tour de Jean Leonetti et Franck Reiss.

Après l'élimination dimanche dernier de Rama Yade et de la députée du Nord Françoise Hostalier, le PR semblait en mesure, avant la publication des résultats définitifs, de faire réélire quatre sortants dont les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Yves Jégo. Pour dix autres, la situation était délicate, voire très difficile pour les neuf candidats restants.

Le Nouveau Centre d'Hervé Morin, qui comptait 24 députés dans la précédente assemblée et deux apparentés, ne semblait pas en mesure d'atteindre seul le seuil des 15 élus pour constituer un groupe à l'Assemblée.

Au premier tour, seul Philippe Vigier a retrouvé son siège. Au second, Hervé Morin a été élu et quatre autres semblaient en mesure de facilement l'emporter.

En revanche, le patron des député centriste Yvan Lachaud a été battu et cinq autres semblaient en situation délicate, voire désespéré pour les deux derniers.

Reste six députés NC qui ont été radiés de la liste officiel du parti, coupables de s'être ralliés à une association "l'Urcid" co-fondée avec des radicaux. Parmi eux, Maurice Leroy a été facilement réélu (58,5%) et plusieurs autres dont l'ancien ministre François Sauvadet pouvaient espérer être réélus.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités