Le député UMP Lionnel Luca s'en est pris en meeting à la compagne du candidat PS François Hollande, Valérie Trierweiler, la surnommant "Rottweiler" en allusion au chien féroce, s'attaquant aussi au physique de Fadela Amara, qu'il trouve "moche".
Ces propos, tenus par le député des Alpes-Maritimes mardi soir lors d'un meeting UMP en faveur du président-candidat Nicolas Sarkozy et rapportés par le quotidien Nice Matin, ont été confirmés jeudi à l'AFP par l'intéressé.
L'élu, membre de la Droite populaire, aile droite de l'UMP, a attaqué M. Hollande, un "candidat édredon" sur lequel on "peut toujours taper : il répondra toujours noir ou blanc". "Hollande qui a retrouvé une femme, Valérie Rottweiler. Et c'est pas sympa pour le chien, ça !".
Interrogé par l'AFP, M. Luca a confirmé avoir tenu ces propos, "très amusants". "Et c'est vrai que le chien rottweiler, il demande rien à personne, alors qu'elle...", a-t-il ajouté.
Le député s'en est aussi pris à l'ancien secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy, Fadela Amara, qui soutient M. Hollande. "Fadela Amara, ben moi, j'ai toujours préféré Rachida Dati, d'abord parce qu'elle est moins moche et parce qu'elle a fait campagne pour le président", a-t-il dit en meeting.
"Si Amara fait campagne pour Miss France, elle aura quand même un handicap", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.
L'ancien Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, également soutien du candidat PS, a lui aussi eu droit à ses attaques : "j'ai été le premier à le dénoncer. Martin Hirsch et sa tête de bon apôtre, finalement c'est Judas qui appelle à voter Hollande", a-t-il dit.
Toujours pendant le meeting, Lionnel Luca est revenu sur l'affaire DSK : "on a loupé le lupanar rose".
Il n'a pas épargné d'autres candidats à la présidentielle, notamment les deux "d'extrême gauche". "Le premier, la haine sympa", a-t-il dit à propos de Philippe Poutou (NPA). "La deuxième, la bave aux lèvres. Je n'aurais pas aimé être élève dans sa classe", a-t-il lancé à propos de la professeur d'économie Nathalie Arthaud (LO).
Quant à la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, il a fait allusion à son âge, évoquant une Eva Joly "plutôt mûre". "Le seul truc à récupérer chez elle, c'est ses lunettes, elles sont modernes. Eva Joly, ouverte, généreuse... J'ai une pensée émue pour ceux qui sont passés entre ses mains" quand elle était juge d'instruction, a poursuivi M. Luca.
Jean-Luc Mélenchon, "le sans-culotte", "se prend pour Robespierre", a-t-il ajouté.
L'équipe de campagne de François Hollande réagi jeudi, qualifiant d'"injures abjectes" les propos tenu par le député à l'encontre de Valérie Trierweiler, et a demandé à Nicolas Sarkozy de "condamner immédiatement cette déclaration".
"La droite s'affole. Elle montre son vrai visage dans l'agressivité et ce qui s'apparente désormais à une stratégie de tension délibérée. Elle tombe toujours plus bas et n'a plus que la haine comme ultime stratagème", déclarent dans un communiqué Delphine Batho et Bernard Cazeneuve, porte-parole de M. Hollande.
"Qu'elle s'en prenne, par des injures abjectes, à la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, est absolument inqualifiable. Les propos du député UMP Lionnel Luca témoignent d'une dérive d'une extrême gravité, sans précédent dans la vie politique française", dénoncent-ils.
Selon les deux reponsables socialistes, "s'il reste un minimum de principe et de dignité au candidat sortant, Nicolas Sarkozy, il doit condamner immédiatement cette déclaration de l'un des siens".
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