François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle en France, s'est recueilli vendredi au mémorial du ghetto de Varsovie où, en 1942-1943, plus de 300.000 juifs ont été tués ou déportés et s'est demandé "comment des hommes ont pu créer l'enfer" et d'autres "avoir l'étincelle d'humanité".
"La seule question que l'on peut se poser quand on vient dans un lieu comme celui là où il y a eu, avant l'insurrection du ghetto et après l'insurrection, 300.000 juifs qui sont morts, c'est comment des hommes ont pu créer l'enfer et comment d'autres hommes, d'autres femmes ont pu avoir l'étincelle d'humanité", s'est-il interrogé devant la muraille de marbre gris où sont inscrits des noms de disparus.
"C'est toujours ce combat entre l'enfer de ce que l'homme peut faire, défaire et la grandeur de l'humanité qui fait que, dans cette lutte, c'est toujours le bien qui l'emporte", a confié M. Hollande qui venait pour la première fois dans ce lieu.
"Je voulais (...) avoir cette évocation de ce qui s'est passé ici en plein coeur de l'Europe. Au moment ou nous réfléchissons à de nouvelles étapes pour l'Union européenne, nous ne devons jamais oublier d'où nous venons, ce qui a fait la terrible barbarie, la guerre et ce que les plus anciens ont été capables de faire, une Europe de paix, de sécurité, de fraternité".
"Nous avons ce devoir de mémoire à accomplir", a dit M. Hollande, accompagné de sa compagne Valérie Trierweiler, des députés Pierre Moscovici, Elisabeth Guigou, de l'eurodéputé Henri Weber, du maire de Quimper (Bretagne, ouest) Bernard Poignant, après s'être recueilli en compagnie du grand rabbin de Pologne.
Sur la muraille de marbre du monument en forme de wagon à bestiaux utilisé par les Allemands nazis pour déporter les juifs dans les camps de concentration, figurent ces quelques mots : "Le long de ce sentier de souffrance et de mort, plus de 300.000 juifs ont été conduits du ghetto de Varsovie vers les chambres à gaz nazies".
M. Hollande a fait remarquer que, dans la muraille, se trouvait une fente, avec un arbre derrière, une "ouverture", "un espoir". Il a rappelé cette "insurrection qui a duré un mois, quasiment sans armes, des juifs qui ont été massacrés jusqu'au dernier, sauf les rares qui ont pu s'échapper par les égouts (...) La question qu'il faut toujours garder à l'esprit : +Comment garder la mémoire de ces témoins dont certains sont encore en vie+ ?"