Trois semaines après avoir été arrêté et jeté derrière les barreaux dans l'attente de son procès, Diddy, rappeur et figure de l'industrie musicale, doit de nouveau comparaître devant le tribunal ce mercredi 9 octobre où ses avocats tenteront pour la troisième fois d’obtenir une libération sous caution.
Restera ou restera pas sur la case prison ? Diddy, le célèbre rappeur américain accusé par la justice new-yorkaise notamment de faits de trafic sexuel et d’extorsion, demande une nouvelle fois aux autorités à être libéré jusqu’à son procès, dont la date n’a pas encore été fixée.
La justice accuse le rappeur et figure influente de l'industrie musicale d’avoir utilisé son empire pour violer ou agresser sexuellement ses victimes. L’acte d’accusation le décrit notamment comme un prédateur sexuel violent, qui utilisait alcool et drogues pour obtenir leur soumission.
«Pendant des décennies», Sean Combs, alias «Puff Daddy», alias Diddy, «a abusé, menacé et contraint des femmes et d’autres autour de lui à satisfaire ses désirs sexuels, protéger sa réputation et dissimuler ses actes», est-il stipulé.
Un danger pour les témoins et un risque de fuite
Depuis trois semaines qu’il est incarcéré dans le tristement célèbre (pour ses conditions spartiates) Metropolitan Detention Center de Brooklyn, Diddy a déjà demandé à plusieurs reprises à être libéré sous caution. Les fédéraux ont jugé jusqu’alors sa dangerosité potentielle envers les témoins et son risque de fuite incompatibles avec une sortie.
Les avocats du magnat du rap ont déposé de nouveaux documents juridiques faisant appel de la dernière ordonnance lui refusant une libération sous caution.
L'équipe de Diddy, qui doit comparaître de nouveau devant le tribunal ce mercredi 9 octobre, soutient que la caution de 50 millions de dollars proposée par le rappeur et les conditions annexes comportent suffisamment de restrictions pour répondre à d'éventuelles inquiétudes concernant la subornation de témoins et le risque de fuite.
Affaire retentissante
L'issue de cette audience de mise en liberté conditionnelle (ou non) aura un impact considérable sur la stratégie juridique de Diddy.
Pour mémoire, Diddy a été arrêté le 16 septembre par des agents fédéraux à l'hôtel Park Hyatt New York et a été traduit en justice le lendemain, où il a été accusé de trafic sexuel, de racket et d'enlèvement.
Cette arrestation de Diddy est intervenue six mois donc après que les fédéraux ont perquisitionné ses propriétés de Miami et de Los Angeles dans le cadre d'une enquête sur un vaste trafic sexuel.
Diddy a nié les diverses accusations portées contre lui dans cette affaire et dans plusieurs poursuites civiles. Quelques 125 personnes se sont déclarées victimes, des femmes, des hommes et des enfants mineurs à l’époque des faits. Les «soirées» du rappeur ayant des années durant attiré un grand nombre de personnalités de premier plan - à l’instar des affaires Weinstein et Epstein - l’affaire pourrait mettre au jour un scandale sexuel tentaculaire aux conséquences retentissantes.