Après la mort du prince Victor-Emmanuel de Savoie, fils unique du dernier roi d’Italie, samedi 3 février, à l’âge de 86 ans, la comédienne Clotilde Courau et son époux, le prince Emmanuel-Philibert viennent d’hériter d’un nouveau titre : roi et reine «de jure».
Un destin royal. Le décès de Victor-Emmanuel de Savoie à l’aube de ses 87 ans (qu’il aurait dû fêter le 12 février), à Genève, ce samedi 3 février, est à l’origine d’un changement de statut pour la comédienne française Clotilde Courau, mariée depuis 20 ans au prince Emmanuel-Philibert. Le couple, qui a célébré ses noces de porcelaine le 25 décembre dernier, vient d’hériter d’un nouveau titre, celui de roi et reine «de jure» qui, comme le rappelle le site de Sud-Ouest, est une «locution latine souvent employée pour les maisons royales détrônées, qui désigne une lignée qui se passe le flambeau mais ne règne pas dans les faits».
Roi d’Italie de 1900 à 1946, Victor Emmanuel III, le grand-père de Victor-Emmanuel de Savoie, avait été contraint d’abdiquer le 9 mai 1946 en faveur de son fils, Humbert II, après avoir été banni – comme tous les descendants masculins de la maison royale – par la Constitution de 1946 afin de sanctionner la collaboration avec le régime fasciste et la signature des lois raciales instaurées par Benito Mussolini en 1938. Victor-Emmanuel de Savoie et sa famille avaient été contraints à l’exil, avant de s’installer durablement en Suisse.
Ce n’est qu’en 2002, avec le vote de l'abolition de la clause constitutionnelle du bannissement par le Parlement italien – alors placé sous la présidence de Silvio Berlusconi – que Victor-Emmanuel de Savoie a été autorisé à retourner en Italie après 56 ans d’exil. Et ce, malgré son refus de condamner les actions de son grand-père concernant les lois raciales (ce qui sera fait avec les excuses exprimées par Emmanuel-Philibert en janvier 2021).
Une succession contestée
En 2007, Victor-Emmanuel de Savoie et son fils avaient créé un tollé en Italie en réclamant officiellement, dans une lettre envoyée au président de la République, la somme de 260 millions d’euros de dédommagements moral pour leur exil, ainsi que la restitution des biens de la famille confisqués par l’État. Une demande à laquelle ils ont finalement renoncé face à l’indignation qu’elle a suscitée auprès de l’opinion publique.
Aussi, certains royalistes italiens ne considéraient plus Victor-Emmanuel de Savoie comme étant le chef de famille, et donc comme le successeur légitime au trône d’Italie, depuis son union avec l’ancienne championne de ski nautique, Marina Ricolfi-Doria, en octobre 1971. En 2019, il avait également fait modifier les règles de successions dynastiques afin de garantir à la fille aînée de son fils, Vittoria, 20 ans, le droit de lui succéder un jour.
Pour ces royalistes italiens, c’est le cousin d’Emmanuel-Philibert de Savoie, Aimon de Savoie-Aoste, fils d’Amédée de Savoie-Aoste et de Claude d’Orléans, et marié à Olga de Grèce, fille du prince Michel de Grèce, qui serait l’héritier légitime du trône d’Italie.