Noé Boon, le fils de Dany Boon et Judith Godrèche, a évoqué la prise de parole de sa mère sur «l'emprise» qu’elle avait subie de la part du réalisateur Benoît Jacquot quand elle avait 14 ans : « je suis admiratif, je trouve ça courageux».
Fier de sa mère. Noé Boon a fait part de toute l’admiration qu’il porte à sa maman Judith Godrèche, après la prise de parole de l'actrice dénonçant le réalisateur Benoît Jacquot et l’emprise qu’il a eue sur elle quand elle avait 14 ans.
Noé, musicien de 24 ans qui vient notamment de signer la bande originale de la série «Icon of French cinema» avec son groupe Faux Amis (et qui partage une ressemblance frappante avec son célèbre père Dany Boon), était l’invité de C à vous ce mardi. Le jeune artiste a ainsi salué l'initiative de sa mère : «Très fier, c'est surtout émouvant, je pense à elle, je trouve ça courageux, je suis assez admiratif».
Suite à ses déclarations sur Instagram dénonçant l'emprise du réalisateur Benoît Jacquot, Judith Godrèche a évoqué plus avant sa relation passée avec le cinéaste dans une interview accordée à Ben Névert sur YouTube. L'actrice de 51 ans y confie avoir décidé de prendre la parole pour témoigner et informer les jeunes filles, dont la sienne, Tess, fruits de ses amours passés avec le comédien Maurice Barthélémy.
Une prise de conscience
«C'est en voyant ma fille que j'ai eu une forme de prise de conscience. (...) Ce que j'ai vécu, j'y pensais jamais, c'était très refoulé et à cause de ma fille, tout est revenu. Je me suis dit que dans le fond c'était important de raconter ça pour la protéger», explique-t-elle. «Au bout d'un moment tu penses que tu ne peux plus faire un pas devant l'autre sans cette personne, c'est à la fois ton maître et ta béquille», a-t-elle dit à propos de l'emprise qu'exerçait sur elle Benoît Jacquot.
«J'étais avec lui (à 14 ans, quand il en avait 40, ndlr), tout le monde le savait, mes parents le savaient. Je ne pourrais même pas citer une personne qui m'a mise en garde», regrette-t-elle. Et l’actrice de regretter aussi l’absence de soutien de ses pairs et le silence lourd qui semble toujours s'imposer dans le milieur du cinéma autour de ce genre d'affaires. «Les gens de mon enfance qui sont encore dans le métier ne m'ont pas écrit. J'ai dû recevoir deux messages. Dans le fond je me dis que le système n'a pas envie que je sois là, il a pas envie que je parle. (...) Il doit y avoir une pudeur, un malaise.»
la vantardise abjecte
Alors qu’elle assure actuellement la promotion de «Icon of French Cinema» – une autofiction diffusée sur Arte depuis le 28 décembre, dans laquelle elle évoquait, sans le nommer, un homme dont elle a subi l’emprise quand elle avait 14 ans – Judith Godrèche a ce week-end décidé de livrer l’identité de son agresseur : «Benoît Jacquot».
Elle explique que c’est un message anonyme qui a achevé de la convaincre de dévoiler le nom du célèbre cinéaste qu’elle taisait jusqu’alors «par peur des représailles». Le message reçu de la part d'une «inconnue» contenait un extrait d'un documentaire réalisé en 2011 par Gérard Miller intitulé «Les ruses du désir : L'interdit», dans lequel on voit le réalisateur du film «Les Adieux à la reine» se vanter de la «transgression» que représentait sa relation avec Judith Godrèche lorsqu'elle était adolescente.
Leçon d’impunité par l’agresseur. Il faut aller jusqu’à la dernière phrase pour en saisir tout la perversité. Benoît Jacquot interrogé par Gérard Miller dans « l’interdît » 2011 pic.twitter.com/L2LifJx12a
— Devynck Hélène (@DevynckH) January 6, 2024
«Je ne me serais probablement jamais exprimée de manière aussi personnelle sur ces réseaux si ce documentaire n'était tombé sous mes yeux», a souligné Judith Godrèche, avant de s'adresser au réalisateur : «Non, Benoît Jacquot, une fille comme elle avait 14 ans, et non ça ne l'excitait pas.»
« On ne consent pas et on n’est pas excitée à 14 ans à l’idée de coucher avec un type de 40 ans, ça n’existe pas. » L’urgence et la nécessité dans la voix de Judith Godreche https://t.co/aKpNGb9X47
— Cecile Delarue (@ceciledelarue) January 9, 2024