Judith Godrèche a révélé ce week-end l'identité de l'homme de 40 ans à l'époque, dont elle a subi l'emprise quand elle en avait 14 : «Il s'appelle Benoît Jacquot».
«La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom». Alors qu’elle assure actuellement la promotion de «Icon of French Cinema» – une autofiction diffusée sur Arte depuis le 28 décembre, dans laquelle elle évoque notamment, sans le nommer, un homme dont elle a subi l’emprise quand elle avait 14 ans – Judith Godrèche a ce week-end livré l’identité de son agresseur : «Benoît Jacquot».
Elle explique que c’est un message anonyme qui a achevé de la convaincre de livrer le nom du célèbre cinéaste qu’elle taisait jusqu’alors «par peur des représailles». Le message reçu de la part d'une «inconnue» contenait un extrait d'un documentaire réalisé en 2011 par Gérard Miller intitulé «Les ruses du désir : L'interdit», dans lequel on voit le réalisateur du film «Les Adieux à la reine» se vanter de la «transgression» que représentait sa relation avec Judith Godrèche lorsqu'elle était adolescente.
L'impossibilité de se taire
«Une fille comme elle, comme cette Judith, qui avait en effet 15 ans [14 selon l’actrice, Ndlr], moi 40, en principe, j’avais pas le droit. Mais ça alors, elle n’en avait rien à foutre. Et même elle, ça l’excitait beaucoup je dirais», y déclare-t-il fièrement, avant de poursuivre ainsi : «Faire du cinéma est une sorte de couverture […] pour des mœurs de ce type-là. Ça peut être comme ça : 'ah oui, mais il est cinéaste, il est artiste, il est en train de créer une actrice'. Dans le landerneau cinématographique, on peut sentir une certaine estime, une certaine admiration pour ce que d’autres aimeraient sans doute bien pratiquer aussi. Ce qui n’est pas désagréable d’ailleurs».
Leçon d’impunité par l’agresseur. Il faut aller jusqu’à la dernière phrase pour en saisir tout la perversité. Benoît Jacquot interrogé par Gérard Miller dans « l’interdît » 2011 pic.twitter.com/L2LifJx12a
— Devynck Hélène (@DevynckH) January 6, 2024
Des propos intolérables pour Judith Godrèche, qui l’ont convaincue de prendre la parole. «J’ai réalisé une série. Elle est drôle et grave. Je ne cite personne [...] j’avais peur que le sujet disparaisse derrière un nom mais la petite fille en moi ne peut plus taire ce nom», a-t-elle écrit ce 6 janvier sur son compte Instagram, avant de poster : «Il s’appelle Benoît Jacquot».
Hier soir, Judith Godrèche a publié cette série de story pour dire son nom, celui du réalisateur de 40 ans quand elle en avait 14. Celui dont elle parle sans le citer dans sa série Icon of french cinéma.Série où elle se réapproprie son histoire à elle, son point de vue, son récit pic.twitter.com/J0pVgzfOD0
— Seb (@squallgofsc) January 7, 2024
«Je ne me serais probablement jamais exprimée de manière aussi personnelle sur ces réseaux si ce documentaire n'était tombé sous mes yeux», a souligné Judith Godrèche, avant de s'adresser au réalisateur : «Non, Benoît Jacquot, une fille comme elle avait 14 ans, et non ça ne l'excitait pas.»
Judith Godrèche affirme que le réalisateur, âgé de 76 ans aujourd'hui, «manipule encore celles qui pourraient associer leurs noms au [s]ien» et «menace de [la] traîner en justice pour diffamation».