Elle est l’une des personnalités qui ont contribué à ce que l’on parle plus de cette pathologie, qui touche une Française sur dix. La chanteuse Lorie Pester va publier un livre sur l'endométriose.
Un témoignage précieux pour mieux faire connaître la maladie. La chanteuse Lorie Pester va publier en mars un livre sur son endométriose, qui l'a contrainte à une ablation de l'utérus après la naissance de sa fille, ont annoncé mardi les éditions Robert Laffont. «La douleur? Quelle douleur ?» sera publié le 21 mars.
L'éditeur promet dans sa présentation de l'ouvrage un récit sur «le cheminement qu'il a fallu faire à cette jeune femme presque comme les autres pour prendre la décision de stopper la maladie, en passant par la PMA, la grossesse et la maternité et enfin l'hystérectomie, les questionnements sur la place de sa féminité».
Lorie, 41 ans, est l'une des célébrités - avec Lena Dunham, Enora Malagré ou encore Laëtitia Milot - qui ont contribué à mieux faire connaître cette pathologie, qui touche 1,5 à 2,5 millions de Françaises selon les estimations.
Des douleurs insupportables
Pour la chanteuse de «La Positive Attitude», également comédienne, la maladie, sans traitement efficace, s'est manifestée par des «douleurs de plus en plus fortes, à ne plus pouvoir travailler, à ne plus pouvoir marcher, à compter les opportunités manquées», explique l'éditeur.
En 2023, elle confiait dans un documentaire diffusé sur RMC Story que ses douleurs ne lui avaient pas laissé d'autre choix ensuite que l'hystérectomie. «Il n'y a aucune raison de souffrir (...) Aujourd'hui je revis parce que je n'ai plus du tout mal», déclarait-elle. Dans les colonnes de Gala en août 2023, elle s'était déjà confiée sur cette décision. «Après la naissance de Nina, ça se répercutait dans mes jambes, dans le dos. J'étais si fatiguée que je tombais dans les pommes. J'avais comme une boule de pétanque dans le ventre...»
«Même si je savais avec mon compagnon qu'on ne voulait plus d'autre enfant, car on a déjà garçon et fille (Lorie et son compagnon Yann Dernaucourt ont eu une petite fille ensemble et lui avait déjà un fils de 11 ans né d’une précédente relation, ndlr), cela reste difficile», a expliqué la maman avec émotion, confiant être «allée voir une psy pour essayer de comprendre où était le blocage» lié à ce geste chirurgical aux conséquences irréversibles. «Elle m'a dit qu'on sacralisait trop cet organe qui ne sert qu'à une chose : avoir des enfants. Et de toute façon, je n'avais pas le choix, j'avais trop mal... Depuis l'ablation, je revis».
«Pour vous donner une idée, lors de mon accouchement, quand les sage-femmes regardaient le monitoring et me disaient que j'avais de bonnes contractions, je leur répondais : ‘Ah ! Ce n'est que ça ? Ça va alors !’» avait-elle expliqué pour donner une idée de l’intensité de la douleur qui la terrassait auparavant.
Dans un entretien accordé à «Sept à Huit» en 2019, elle avait aussi parlé de ses souffrances au moment des règles : «Je ne pouvais pas sortir du lit. J’avais l’impression qu’on me tordait le ventre avec des coups de couteau dedans et que la douleur se propageait vraiment partout».
Un combat pour le droit à la congélation d'ovocytes
En 2018, Lorie Pester avait lancé un appel à assouplir la réglementation sur la congélation préventive d'ovocytes, à laquelle elle-même n'avait pas eu droit en France, car son cas n'était pas jugé assez grave.
Lorie Pester avait écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron. «Je lui ai dit que j'étais déçue, que j'étais en colère. Je ne comprends pas pourquoi aujourd'hui, en 2019, une femme en France ne peut pas faire congeler ses ovocytes, sans justifier d'une maladie sévère. Tous nos pays voisins le font, et les hommes peuvent faire congeler les spermatozoïdes avec une ordonnance», avait-elle relaté.
Depuis, la loi a changé, la vitrification ovocytaire (qui consiste à plonger les ovocytes très rapidement dans de l'azote liquide, ndlr) est désormais ouverte aux femmes de 29 à 37 ans, en vertu de la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique.
Elle a eu recours à une fécondation in vitro pour devenir mère en 2020. Ne pouvant à l’époque pas faire congeler ses ovocytes en France, ses ovaires n'étant pas touchés par l’endométriose, la chanteuse et actrice avait expliqué à Harry Roselmack, avoir dû se rendre en Espagne, où cette procédure est légale et sans conditions.
Elle avait raconté également les effets des piqûres d’hormones liées à la FIV. «J'ai pris six kilos en une semaine. Un coup j'avais envie de rire, un coup j'avais envie de pleurer pour rien. Je suis passée par des phases... pas de dépression, mais presque», avait-elle confié. Un combat difficile qui lui a néanmoins permis de donner naissance à sa petite Nina.
«Je peux vous dire aujourd'hui combien ça en vaut la peine et que finalement l'adversité rend les choses plus belles encore», avait-elle confié aux femmes qui subissent des difficultés à concevoir.