Quelques semaines seulement avant sa mort survenue lors d’une sortie en montagne, l’acteur britannique Julian Sands, dont les restes ont été retrouvés la semaine dernière par des randonneurs, avait lui-même évoqué «l’effroi de trouver des restes humains» lors d’une randonnée.
Sa dernière interview prend aujourd'hui une dimension encore plus macabre. Alors que les restes humains découverts la semaine dernière dans une montagne près de Los Angeles ont été formellement identifiés comme étant ceux de Julian Sands, Radio Times a ce lundi 3 juillet publié des extraits d‘un entretien réalisé quelques semaines seulement avant sa mort et dans lequel le Britannique avait évoqué les dangers de la montagne et l’effroi d’y tomber nez à nez avec «des restes humains».
«J'ai trouvé des choses effrayantes dans les montagnes alors que vous savez que vous êtes dans un endroit où de nombreuses personnes ont perdu la vie, que ce soit sur l'Eiger ou dans les Andes. Vous pouvez être confronté à des restes humains et cela peut être effrayant», avait-il confié. «Vous êtes en présence de la grande nature et la grande nature se révèle dans toute sa puissance. Elle peut nous faire franchir un seuil d'hypersensibilité dans un royaume de forces naturelles.», avait-il ajouté.
Il a aussi décrit l'escalade comme «un réconfort et une sorte d'auto-négation existentialiste, mais également une affirmation de soi», un exercice aussi qu'il rapprochait de celui du métier d'acteur : «si vous pouvez faire face à des montagnes dangereuses, vous pouvez certainement faire face à la vie d'acteur – les deux sont assez complémentaires».
Alpiniste aventureux
Dans son interview, l'homme de 65 ans qui était un amoureux de la montagne et qui se décrivait comme un randonneur expérimenté, avait également rejeté l'idée selon laquelle il était trop vieux pour l'escalade.
Julian Sands avait d'ailleurs déclaré au Guardian en 2018 qu'il était obsédé par l'alpinisme et qu'il était plus aventureux à mesure qu'il vieillissait : «La vérité est qu'une fois que vous êtes là depuis assez longtemps et que vous avez de l'expérience, de la confiance et de l'indépendance, il y a une formidable possibilité de se laisser aller, de se départir des choses qui sont intrusives dans votre carrière : ambition, narcissisme, jalousie, vanité, insécurité».
Il était cependant conscient du danger de ses expéditions et avait souligné dans son entretien avec Radio Times que le changement climatique avait récemment rendu certaines parois rocheuses plus instables.
«Le truc avec l'escalade, c'est que vous faites toujours des plans et que vous regardez des itinéraires - peut-être que vous finissez par atteindre 5% de toutes les choses que vous prévoyez de faire.»
«Si vous n'avez pas vraiment le désir, la concentration pour gravir une voie, si vous n'êtes pas absolument engagé, cela devient beaucoup plus dangereux», avait-il dit, confiant avoir désormais du mal à trouver des personnes qui acceptaient de l’accompagner dans ses sorties. «Trouver des gens dont j'apprécie la compagnie dans des conditions aussi stressantes et intimes n'est pas facile». C'est d'ailleurs seul qu'il était parti randonner au moins de janvier dernier.
Les recherches entreprises par les services de secours avaient été rendues difficiles par les conditions météorologiques. Ce sont finalement des civils qui ont retrouvé sa dépouille cinq mois plus tard, le 25 juin dernier.
L’acteur des films «Chambre avec vue», «La déchirure», «Le Festin nu» ou encore «Leaving Las Vegas» a laissé derrière lui un fils, fruit de ses amours avec sa première femme Sarah Sands, l'ancienne rédactrice en chef du Sunday Telegraph et de l'Evening Standard.