Lorsque le prince Harry et Meghan ont renoncé à leurs fonctions royales en 2020, le duc et la duchesse de Sussex, qui ont perdu leur titre d’«Altesses Royales» et la rémunération qui allait avec, ont rapidement été confrontés à une question urgente : comment gagner leur vie. La réponse a été vite trouvée.
Des contrats très lucratifs. Le prince Harry et Meghan Markle, qui continuent de faire des vagues après s'être retirés de leurs rôles officiels de membres de la famille royale en 2020, ont depuis tout fait pour assurer leur indépendance financière. Bien qu'il soit difficile de chiffrer exactement leur fortune, certains montants qui ont circulé permettent de comparer leur situation avant leur départ du Royaume-Uni à celle d’aujourd’hui.
Avant leur mise en retrait en janvier 2020, les Sussex recevaient 95% de leurs revenus annuels de la part de Charles, à l’époque encore prince de Galles. Le duché de Cornouailles leur versait ainsi 800.000 dollars pour couvrir la majorité des dépenses associées à leurs fonctions royales, y compris le personnel et les voyages, avait rapporté Forbes. En 2020, quand il se sont affranchis de leurs obligations royales, ils ont renoncé à ces revenus et ont également été financièrement coupés du patrimoine de la Couronne britannique, estimé à 34 millions de dollars (31,7 millions d’euros).
Forbes avait en 2021 fixé leur valeur nette à 10 (modestes) millions de dollars (9,32 millions d’euros), ce qui comprenait le reste de l'héritage perçu par Harry à la mort de sa mère, la princesse Diana, ainsi que la valeur nette que le couple a investi dans leur manoir californien. C’est en effet grâce à l’héritage de sa mère qu’Harry avait pu déménager au Canada, puis aux Etats-Unis, avait-il expliqué. Lui et son frère auraient hérité chacun d'environ 14 millions de dollars (13 millions d’euros) après la mort de leur mère la princesse Diana. «J'ai ce que ma mère m'a laissé et, sans cela, nous n'aurions pas pu faire ça», avait déclaré le prince Harry en mars 2021 à Oprah Winfrey, au sujet de leur départ du Royaume-Uni. Il avait puisé dans cet argent les 3 millions de dollars (2,8 millions d’euros) que lui et Meghan ont remboursés pour couvrir le coût des rénovations effectuées dans leur résidence britannique de Frogmore Cottage, à Windsor, des coûts qui étaient initialement couverts par les contribuables britanniques (Sovereign Grant).
Le prince Harry avait également en poche son salaire de militaire, lui qui a servi 10 ans dans l'armée britannique en tant que capitaine (et aurait tué 25 talibans, comme il l’a écrit dans ses mémoires). On estime qu'il gagnait environ 74.000 dollars à cette époque, soit 740.000 dollars sur toute la période (690.000 euros). Avant le mariage du couple, Meghan était actrice. La majeure partie de ses revenus provenait de ses apparitions dans la série dramatique «Suits» de USA Network, pour laquelle elle était payée 50.000 dollars par épisode (46.600 euros). Elle serait donc de son côté entrée dans le mariage avec une valeur nette d'environ 5 millions de dollars (4,66 millions d’euros), selon The Indépendant.
Avec les dépenses liées à leur départ, l’achat de leur villa, les dépenses diverses pour leurs voyages et leur sécurité… Les millions qui dormaient jusqu'alors sur leur compte en banque auraient pu vite fondre comme neige au soleil. Il leur a donc fallu trouver rapidement des solutions pour renflouer les caisses. Et la fascination qu’ils exercent sur le public leur a offert des opportunités qu'ils ont su saisir au prix fort.
Des contrats de plusieurs millions de dollars
Après avoir rompu avec la famille royale, Harry et Meghan ont d’abord fondé Archewell Productions, une filiale de leur organisation à but non lucratif, dans le but de créer «une programmation qui informe, élève et inspire». La société a notamment signé en 2020 un accord de production pluriannuel avec Netflix, estimé entre 100 et 150 millions de dollars, selon Deadline et Us Weekly. Dans le cadre de cet accord, le couple devra produire des documentaires, des émissions scénarisées, des longs métrages et des programmes pour enfants. En décembre 2022 a été mise en ligne la première production, la série documentaire «Harry & Meghan», dans laquelle ils racontent eux-mêmes les coulisses de leur départ du Royaume-Uni et font des révélations fracassantes sur la famille royale. Un exercice totalement inédit qui secoue fortement la couronne britannique… Tout en ravissant les spectateurs.
Le 31 décembre a déjà été annoncée la prochaine production, «Live to Lead», qui se penchera quant à elle sur «des leaders extraordinaires», comme l'ancienne juge de la Cour suprême, Ruth Bader Ginsburg, l'icône féministe Gloria Steinem, ou encore l'activiste écologiste Greta Thunberg. Un autre projet en cours de développement suivra les participants aux Invictus Games, l’organisation caritative fondée par Harry qui propose des événements sportifs aux vétérans militaires blessés, comme l’avait rapporté CNN l'année dernière. Meghan Markle prévoyait de sortir une série animée, «Pearl» mais elle a fait partie des nombreux programmes abandonnés par Netflix suite à ses compressions de budget.
En juillet 2021, le prince Harry avait ensuite annoncé qu'il avait signé un contrat avec Penguin Random House. Si le montant de cet accord n’a pas non plus été rendu public, Entertainment Tonight a rapporté que le prince Harry avait signé un contrat pour quatre livres avec les éditeurs, d'une valeur comprise entre 51 et 59 millions de dollars (entre 47,53 et 55 millions d’euros). Harry aurait reçu une avance de 20 millions de dollars l'année dernière lorsqu'il a vendu les droits de ses mémoires intitulées «Le Suppléant». Elles sortent dans 16 pays ce mardi 10 janvier, et font déjà énormément parler d’elles pour leur contenu explosif, de la guerre de Harry avec son frère à son dépucelage, en passant par sa consommation de drogues ou sa volonté à une période de vie de rouvrir l’enquête autour de la mort de sa mère Diana.
Si l’avance de l’éditeur est importante, Insider croit savoir qu’Harry fera don d’une partie des recettes de son livre à des associations caritatives. Il s’agit par exemple d’une somme de 1,5 million de dollars allant à Sentebale, une organisation cofondée par Harry avec le prince Seeiso du Lesotho, qui vient en aide aux jeunes du Lesotho et du Botswana malades du sida, ou encore d’un don d’environ 350.000 dollars à l’association WellChild, qu’il parraine depuis quinze ans, comme le rapporte Le Figaro. La vente des livres profitera donc ainsi en partie à des œuvres de charité, d’autant que l’éditeur a également accepté de faire deux dons de bienfaisance, totalisant 1,6 million de dollars dans le cadre de l'accord, a rapporté la BBC.
Meghan avait de son côté publié l'année dernière un livre pour enfants, «The Bench». On ne sait en revanche pas combien elle avait été payée pour cela, mais un expert en image de marque a déclaré au Daily Mail que l'avance avait pu atteindre 600.000 dollars.
Le couple a par ailleurs signé un contrat avec Spotify, qui héberge le podcast de Meghan Markle «Archetypes», dont les premiers épisodes ont été lancés en 2022 (et qui ont remporté un People's Choice Award). L'accord du prince Harry et de Meghan Markle avec Spotify s'étalerait sur trois ans, et aurait une valeur de 25 millions de dollars (23,30 millions de d’euros) estiment Forbes et le New York Post.
Parmi les autres activités rémunérées de Harry et Meghan figurent également un accord avec Oprah Winfrey pour produire une série sur la santé mentale - un thème cher à Harry. intitulée «The Me You Can’t See», elle a été mise en ligne en 2021 sur AppleTV. Enfin, toujours du côté des entrées d'argent récentes, on ignore combien la reine Elizabeth II a légué à son petit-fils, mais il est probable que la somme soit substantielle...
Une parole médiatique qui vaut de l'or
Du côté des grosses dépenses, leur maison californienne était estimée à 15 millions de dollars (13,9 millions d’euros). Ils y auraient investis environ 5 millions de dollars (4,66 millions d’euros) de capitaux propres, ce qui porte la valeur de l'hypothèque à 10 millions de dollars, fait savoir CBS.
Selon l’expert de la monarchie britannique Bertrand Meyer-Stabley, les Sussex dépenseraient 10.000 euros par jour rien que pour les salaires de leur «sept membres permanents de personnel, deux femmes de ménage, un intendant, un chef de cuisine, un jardinier, un homme à tout faire, une nourrice et cinq gardes du corps». Des dépenses élevées pour le commun des mortels, mais abordables au regard de leurs récents contrats. Entre dépenses et montants perçus, les Sussex semblent désormais à l'abri du besoin. Ils devraient cette année passer de 10 millions de dollars à 60 millions de dollars de fortune personnelle, selon les calculs de Hello et Women's Health Magazine. Sans compter que leur manoir de Montecito aurait pris de la valeur et vaudrait désormais 30 millions de dollars...
Les deux jeunes gens ont donc (brillamment) pris leur envol. Selon les médias britanniques, la fortune des Sussex pourrait même bientôt dépasser celle que possédait la reine Elizabeth II (estimée à 350 millions de livres), avec une fortune passant de 35 millions de livres à 700 millions grâce aux contrats qu'ils pourraient signer dans les prochaines années.
Ils ont en outre donné de la valeur à chacune de leurs interventions, lesquelles, nourries de leurs confessions fracassantes, ne devraient pas connaître la crise avant un bon moment. Les trois interviews exclusives que le prince a accordées en amont de la sortie de son livre le «Suppléant» ont d'ailleurs dû être négociées à prix d’or. En 2021, Le Parisien avait révélé qu'Harry et Meghan monnayaient leurs interventions publiques à 1 million de dollars (930.000 euros). Un tarif qui a dû sinon stagner, augmenter depuis. Et quand bien même l'interview ne serait pas rémunérée, elle fait la promotion de leurs produits, série ou livre quand elle ne met pas en valeur leurs actions humanitaires via leur association. Une autre manière d'étendre leur influence.