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«Népotisme» à Hollywood : les filles et fils de stars célèbres réagissent à la polémique autour de leurs «privilèges»

Accusés de bénéficier d’une forme de favoritisme dans l’industrie du divertissement, les enfants de stars ont réagi aux critiques. [@NYMag]

A Hollywood, les filles et fils de stars, les «bébés nepo» comme on les surnomme là-bas, sont régulièrement la cible de railleries. Mais les critiques se sont amplifiées en ce mois de décembre, depuis que le New York Magazine et Vulture ont publié un «guide du Nepo-verse», avec en couverture le titre provocateur «Elle a les yeux de sa mère. Et son agent».

Cibles de nombreuses critiques pour ce qui est considéré par d'aucuns comme un manque de légitimité dans le monde du showbusiness, les enfants de stars devenus eux-mêmes des personnalités célèbres sont actuellement au cœur d’une polémique qui ne cesse d’enfler.

Ces derniers mois, ces jeunes célébrités ayant embrassé une carrière similaire à celle de leurs parents font en effet les gros titres outre-Atlantique. Surnommés les «nepo babies», ou «enfants du népotisme», ils suscitent des débats enflammés quant à leurs passe-droits et autres «privilèges». «Elle a les yeux de sa mère. Elle a aussi son agent», ironise ainsi le New York Magazine à la Une de son édition du mois de décembre, allant jusqu'à proposer «une analyse (très) approfondie» du phénomène (qui rappelons-le n’est pas nouveau puisque Laura Dern, George Clooney, Gwyneth Paltrow, Owen Wilson Ben Stiller et bien d’autres encore avaient déjà tous des parents célèbres).

Et le New York Times de citer quelques-unes des jeunes stars du moment notamment l’actrice Maude Apatow, fille des acteurs Judd Apatow et Leslie Mann, l’actrice Maya Hawke, qui figure au casting de la série «Stranger Things» et dont les parents ne sont autres qu’Ethan Hawke et Uma Thurman, Billie Lourd, la fille de la regrettée Carrie Fisher et petite-fille de l'iconique Debbie Reynolds, ou encore Zoë Kravitz, fille du chanteur Lenny Kravitz et de l’actrice et réalisatrice Lisa Bonet. 

«En 2022, Internet a découvert une vaste conspiration», écrit le New York Magazine qui s’est amusé à faire des schémas pour retracer l’illustre ascendance «des acteurs, rock stars, mannequins, réalisateurs, producteurs, influenceurs, écrivains et initiés qui se trouvent être les enfants d'acteurs, rock stars, mannequins, réalisateurs, producteurs, influenceurs, écrivains et initiés».

 

 

 

 

Au mois de novembre, l’actrice et mannequin franco-américaine Lily-Rose Depp, fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis, avait critiqué l'emploi du mot «nepotisme» dans une interview de Elle. «Rien ne vous donnera un rôle sauf le fait que vous soyez bons pour ce rôle», avait déclaré la jeune femme avant de se lancer dans une comparaison : «Si un enfant de médecins devient également médecin, vous n’allez pas vous dire : ‘Oh, il est médecin parce que ses parents le sont'».

Lottie Moss, sœur de la mannequin star des années 1990 Kate Moss, a récemment supprimé son compte Twitter après avoir reçu une salve de critiques pour sa défense des «nepo babies». «J'en ai tellement marre que les gens accusent le népotisme d’être la raison pour laquelle ils ne sont pas riches et célèbres ou ne réussissent pas - évidemment, ce n'est pas juste que les gens qui viennent de familles célèbres aient une longueur d'avance à cause de cela, mais devinez quoi ? La vie n'est pas juste – concentrez-vous sur quelque chose que vous pouvez accomplir».

Autre personnalité à avoir réagi à la polémique, Lily Allen, actrice britannique mais bien connue à Hollywood (et qui connaît bien le sujet puisqu’elle est elle-même la fille de l'acteur gallois Keith Allen et de la productrice anglaise Alison Owen) a pris aussi la défense des «fils et filles de». «Les bébés nepo dont vous devriez tous vous inquiéter sont ceux qui travaillent pour des cabinets juridiques, ceux qui travaillent pour des banques et ceux qui travaillent en politique, si nous parlons de conséquences dans le monde réel et de priver les gens d'opportunités. MAIS ce ne sont pas mes affaires», a écrit la chanteuse sur Twitter.

«Dans l'enfance, nous aspirons à la stabilité et à l'amour, à l'éducation, nous ne nous soucions pas encore de l'argent ou de la proximité du pouvoir. Beaucoup de bébés nepo sont privés de ces choses de base dans l'enfance car leurs parents sont probablement narcissiques», a-t-elle ajouté. «Et le secteur du divertissement n'est pas adapté aux parents, par exemple. Les tournées, les tournages durent des mois. Il peut être difficile de voir son propre privilège lorsque vous êtes encore en train de traiter un traumatisme infantile, et beaucoup de ces enfants ne l'ont pas encore compris», a analysé l'interprète de «Fuck You».

Pour Lily Collins, fille du chanteur Phil Collins et star d’«Emily in Paris», son nom ne lui a, dit-elle, ouvert aucune porte. L’actrice avait expliqué avoir choisi une carrière devant la caméra justement pour ne pas marcher dans les pas de son père : «J’adore chanter. Mais comme je voulais faire les choses à ma façon, loin du génie paternel, j’ai préféré faire actrice».

Certaines célébrités n’hésitent cependant pas à reconnaître un privilège dû à leur nom, à l’instar de Jamie Lee Curtis (fille de Janet Leigh, star du Psychose d’Alfred Hitchcock et de Tony Curtis) qui, dans une interview donnée au New Yorker en 2019, avait concédé avoir bénéficié d’un coup de pouce pour intégrer la saga «Halloween» : «ça s’est joué entre moi et une autre actrice, expliquait-elle. Si vous devez choisir entre deux personnes, choisissez celle dont la mère a joué dans Psychose (...). J’ai clairement eu un coup de pouce», avait-elle reconnu.

Il est à noter que le phénomène ne touche pas seulement Hollywood. En France, Lou Doillon, Charlotte Gainsbourg ou encore Léa Seydoux sont devenus des superstars et font parfois grincer des dents. En 2016, cette dernière, qui n'est autre que la petite-fille du président de la société de production de cinéma Pathé, mais également la petite-nièce du président du conseil de surveillance de Gaumont, avait d’ailleurs suscité pas mal de commentaires en déclarant dans une interview pour Madame Figaro avoir «été à l’école de la vie».

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