Le Nobel de médecine français d'origine luxembourgeoise Jules Hoffmann a été solennellement reçu jeudi à l'Académie française à Paris, paré du traditionnel habit vert et de sa nouvelle épée d'immortel, devant ses pairs et sous les ors de la Coupole.
Élu le 1er mars 2012, le Pr Hoffmann, 71 ans, qui a consacré sa carrière à l'endocrinologie et à l'immunologie, a prononcé l'éloge de l'illustre helléniste Jacqueline de Romilly, disparue en décembre 2010, à laquelle il succède.
Dans son discours de réception, le grand ophtalmologiste Yves Pouliquen a salué "l'étonnant palmarès" du nouvel immortel, prix Nobel, médaille d'or du Centre national de recherches scientifiques (CNRS) en 2011, membre depuis 1992 de l'Académie des sciences et de plusieurs académies des sciences étrangères (Allemagne, Russie États-Unis...).
Les parrains académiciens du Pr Hoffmann sont les écrivains Jean-Marie Rouart et Amin Maalouf.
L'Académie française a toujours accueilli de grands savants depuis sa fondation par Richelieu en 1635, tels Buffon, d'Alembert, Georges Cuvier, Claude Bernard, Pasteur, Maurice de Broglie et son frère Louis, Louis Leprince-Ringuet, Jean Bernard ou Jean Hamburger. Elle a compté plusieurs prix Nobel de littérature, de physique ou de médecine.
Couronné le 3 octobre 2011 par le Nobel de médecine, avec l'Américain Bruce Beutler et le Canadien Ralph Steinman, le Pr Hoffmann a aidé à la compréhension du rôle de l'immunité innée chez l'homme, en étudiant le système immunitaire de la mouche du vinaigre.
Jules Hoffmann va désormais contribuer à la mission première de l'Académie française: élaborer le Dictionnaire, auquel il apportera ses lumières pour prendre en compte les profonds bouleversements entraînés par la science dans la langue française.