La cour d'appel de Paris a examiné mercredi la demande d'annulation du testament de Charles Trenet formulée par sa demi-soeur Lucienne, qui fait de son ancien secrétaire particulier Georges El Assidi son légataire universel, et rendra sa décision le 6 mars.
L'avocat de Lucienne Trenet, Me Oleg Kovalski, a accusé M. El Assidi de "chantage", et d'avoir fait pression sur le chanteur, mort en 2001 à l'âge de 87 ans, pour se faire désigner légataire universel dans son testament, rédigé en décembre 1999.
L'avocat de Georges El Assidi, Me Francis Pudlowski, a produit un document jusqu'alors inconnu de la justice, qui expliquerait, selon lui, pourquoi Lucienne Trenet conteste le testament.
Il s'agit d'un contrat passé en janvier 2008 dans lequel elle s'engage à céder à une société danoise, Isys, l'ensemble des droits leur revenant si la justice les désigne comme héritiers de Charles Trenet.
Au nom de cette société, ce contrat a été signé selon Me Pudlowski par Maurice Khardine, avec qui Georges El Assidi, qui l'accuse d'escroquerie, est en conflit depuis qu'il lui a cédé ses droits en 2006.
Dans cette affaire, sur laquelle enquête un juge d'instruction parisien, Maurice Khardine fait depuis juin dernier l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Ce contrat, dont l'authenticité n'est pas contestée par la demi-soeur du chanteur, vient apporter la "preuve de la collusion frauduleuse entre Lucienne Trenet et Maurice Khardine", a plaidé Me Pudlowski.
"Si vous lui donnez raison, tout va chez Khardine", a-t-il poursuivi, estimant que Lucienne Trenet veut "minimiser" le rôle de M. El Assidi auprès de Charles Trenet pour faire annuler le testament, alors que c'est "le seul qui était à ses côtés".
En première instance en septembre 2001, le tribunal de grande instance de Créteil avait rejeté la demande d'annulation du testament, estimant que la preuve de manoeuvres frauduleuses n'était pas démontrée.