L'acteur britannique Robert Pattinson, pourtant habitué des tapis rouges depuis l'explosion du phénomène "Twilight", s'est avoué intimidé vendredi par ses débuts cannois avec le cinéaste canadien David Cronenberg pour "Cosmopolis".
"Je ne vois rien de comparable à Cannes, c'est sans doute le festival le plus important", a dit le jeune acteur (26 ans) à l'AFP à quelques heures de la montée des marches. "J'espérais un jour, peut-être, dans une dizaine d'années, avoir un film en compétition ici...".
"C'était une telle surprise, littéralement un des coups de fil les plus heureux de ma vie, quand mon agent m'a annoncé qu'on était retenu (en sélection)", a-t-il raconté. "C'est vraiment un film étrange, le scénario est assez obscur. Quand on était en train de tourner, je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer avec", a-t-il ajouté.
En compétition pour la Palme d'or, "Cosmopolis", fable sur la fin du capitalisme adaptée d'un roman de Don DeLillo, le montre en jeune milliardaire consommateur de sexe et dépourvu d'émotions dans une New York en proie au chaos. Installé à bord de sa limousine pour sillonner la ville, son personnage y convoque tour à tour ses collaborateurs, ses maîtresses, les obligeant à entrer dans son monde clos et coupé du reste de l'humanité. Y compris son médecin qui lui fait subir un check-up quotidien, examens corporels fouillés compris.
Cronenberg, maître reconnu et célébré de l'horreur, de la science-fiction et du déclin des sociétés ("Dead Zone", "La Mouche", "A History of Violence"), également présent lors de l'entretien, a construit son film autour de Pattinson, présent dans chacune des scènes.
"J'étais un peu inquiet à l'idée de la scène de la prostate, principalement parce que tu m'avais dit que je serai complètement nu", confie Pattinson à Cronenberg, évoquant une scène où il se laisse examiner.
"Cinq minutes avant j'étais encore dans l'état d'esprit +je ne sais pas si je peux le faire+. Et je me souviens que tu m'as dit que tu allais filmer entre mes jambes et là, ça m'a vraiment paniqué".
Le réalisateur répond en riant que c'est une tactique comme une autre pour aider à la préparation psychologique de ses acteurs: "On commence vraiment par le pire et ensuite on revient graduellement à la raison".
"Cosmopolis" est l'un des 22 films en compétition pour la Palme d'Or qui sera attribuée dimanche soir.