Après sa piteuse sortie de la Ligue des champions face à l'Apoel Nicosie, Lyon paraît à bout de souffle et en fin de cycle: son glorieux passé européen est bafoué et son avenir n'y est pas assuré avec une série d'échéances cruciales qui vont s'enchaîner, sans répit.
En terme d'image, cette élimination en 8e du demi-finaliste de la C1 en 2010 face à un club chypriote, dont le budget n'est que de 9,5 millions d'euros (contre 120 à 130 M EUR à Lyon), est difficile à admettre.
L'Olympique Lyonnais paie cinq ans d'une politique sportive hasardeuse avec des recrutements onéreux et ratés de joueurs. S'il faut associer le mot d'erreur de casting à un joueur, c'est celui de Yoann Gourcuff qui revient aujourd'hui.
Arrivé de Bordeaux en 2010 et présenté dans un grand show à l'américaine, Gourcuff peine toujours à s'imposer: sept matches de D1 et un seul but cette saison. Ses prestations sont sans rapport avec son prix d'achat (22 M EUR) ou ses émoluments (6,8 MEUR gagnés en 2011 selon L'Equipe mag). Retenu à l'infirmerie, il n'était même pas du voyage à Chypre...
Il ne faut pas oublier non plus la maldonne avec des entraîneurs comme Alain Perrin (2007-2008) puis Claude Puel, licencié en juin dernier.
Désormais dans les cordes après des débuts encourageants, son successeur Rémi Garde, sonné, semble démuni pour trouver des solutions alors que l'effectif apparaît usé et sans capacité de réaction.
La saison dernière, avec Puel, avait été éprouvante. Il avait fallu remonter, comme Marseille cette année, une situation préoccupante (18e après 7 journées) pour arracher la 3e place.
Depuis juillet, Garde, qui n'a bénéficié que d'un recrutement "low-cost" en raison des lourdes pertes aux deux derniers exercices comptables (semestre clos au 31 décembre 2010 sur -6,7 M EUR), n'a jamais eu son groupe au complet.
Or, avec des finances en berne, et une probabilité grandissante d'être privé de C1 la saison prochaine (7,2 M EUR assurés au minimum pour qui atteint les poules) et des droits TV qui vont avec, l'OL se doit pourtant de renouveler son équipe. Mais le club risque de se retrouver dans la situation de 1997, au début de sa montée en puissance.
Lyon vit la fin d'une époque et cherche à entrer dans une nouvelle ère pour éviter de rentrer dans le rang. C'est sans doute la raison qui a poussé son président Jean-Michel Aulas, 63 ans, à vouloir chercher des fonds dans les pays du Golfe ou en Asie, pour renforcer le capital d'OL Groupe à défaut d'en céder, avant l'inauguration du futur stade (2014), la majorité qu'il détient lui-même avec le groupe Pathé.
Mais le calendrier est impitoyable. Dès samedi, l'OL reçoit Lille, 3e et sur lequel il accuse sept points de retard. Tout autre résultat qu'une victoire pourrait ruiner les derniers espoirs d'une 13e participation consécutive à phase de poules de la C1 en 2012-13.
L'OL, qui a concédé à l'extérieur 10 de ses 13 défaites, toutes compétitions confondues, n'a gagné aucun de ses quatre derniers matches et demeure trop fragile défensivement (19 buts encaissés en 14 rencontres en 2012).
Après le Losc, il faudra notamment défier Saint-Etienne, l'ennemi juré, à Geoffroy-Guichard, avant de jouer au Parc des Princes contre le Paris SG un quart de finale de Coupe de France et aller à Rennes, le 31 mars.
Dans ce contexte, la finale de la Coupe de la Ligue, le 14 avril contre Marseille, un adversaire tout aussi à la dérive, apparaît comme une ultime bouée de sauvetage pour éviter le naufrage.