Comme pour souligner la puissance du désastre, c’est dans une chambre noire que débute le parcours d'une nouvelle exposition à la Maison européenne de la photographie, consacrée à Fukushima.
Une pièce sans trace de vie qu’éclairent seulement les marques luminescentes de chronoradiogrammes, des outils révélant le niveau de radioactivité. Mesurer la nocivité de l’air, de l’eau et du sol est devenu un réflexe à Fukushima.
Cette ville japonaise ravagée, en mars 2011, par un accident nucléaire majeur et peu représentée en art, cinq ans après, fait enfin l’objet d’un accrochage, imaginé par le duo français Hélène Lucien et Marc Pallain.
Maquette en Playmobil, sculptures, dosimètres sous vitrine : audacieuse, l’exposition alterne les formes mais ce sont les photographies qui marquent le plus. Des images de travailleurs aux visages fatigués, des portraits souriants de personnes évacuées, qui rappellent les lourdes conséquences humaines du risque nucléaire.