Un musée de La Haye (Pays-Bas) fait actuellement examiner 600 lettres écrites entre 1680 et 1706. Leur particularité ? Elles ne sont jamais parvenues à leurs destinataires qui soit étaient introuvables soit ne voulaient pas les lire. En effet, à cette époque, c’était à eux de payer le coût de l’acheminement d’une lettre.
En réalité, ces lettres ont été exhumées en 1926 d’un coffre en cuir oublié depuis des siècles sans que cela n’émeuvent le moins du monde les historiens. Mais aujourd’hui, des universitaires d’Oxford et de Yale, entre autres, ont décidé de s’y intéresser. Et pour cause. Les sources concernant le quotidien des hommes et des femmes dont l’Histoire n’a pas retenu le nom sont extrêmement rares.
Or ces lettres contiennent une foule d’informations sur le quotidien des sans grades de cette période où l’Europe était chahutée par des conflits à répétition. Elles apportent un nouvel éclairage sur la société de cette époque. Ces lettres qui concernent des marchands, des artistes, des aristocrates, des espions et des paysans sont majoritairement écrites en français, espagnol, italien, néerlandais et en latin.
Des drames de l'époque
Parfois elles révèlent des drames. Comme cette missive d’une chanteuse parisienne implorant l’aide d’un riche marchand de La Haye qui semble être le père de son enfant à naître. Le marchand a refusé son courrier et personne ne connaît le sort de la pauvre mère. Ou bien cette lettre écrite par une femme à son amant infidèle et à laquelle elle a joint une colombe de papier tenant un cœur enflammé lui rappelant amèrement la fidélité qu’il lui avait promis.
Mais beaucoup de ces courriers font référence à la tourmente politique de l'époque, le banditisme, les guerres, la discrimination religieuse et d'autres périls. Elles vont être analysées avec une technique de balayage spécial qui permettra de prendre connaissance de leur contenu sans les ouvrir. Elles resteront donc scellées pour l’éternité et accessoirement les ingénieuses méthodes de pliage pour faire des enveloppes seront conservées.