La collection Gerstenmaier, rassemblée par un entrepreneur allemand, donne à découvrir des tableaux flamands jamais montrés en France.
Ce sont, au total, cinquante-neuf oeuvres qui sont exposées pour la première fois à Paris, à la Pinacothèque. Des portraits de cour, des peintures religieuses, des cadres fleuris et des natures mortes ou encore ces très fines gravures de Rubens qui représentent Isabelle de Bourbon et Philippe IV d’Espagne.
C’est à un collectionneur privé, l’Allemand Hans Rudolf Gerstenmaier, sexagénaire moustachu tout en bonhomie, qu’appartiennent ces pièces rares. Il les a précautionneusement amassées à travers les quatre dernières décennies, d’abord par goût esthétique, avant de constater que son loisir avait fini par dessiner une collection imposante et cohérente.
Des sujets variés
Avec l’éclat de ses couleurs et son souci du détail, la peinture flamande marque une rupture dans l’histoire de l’art, comme le raconte l’exposition. Elle vit le jour dans les Flandres du XVe siècle, ringardisant la peinture religieuse qui était jusqu’alors omniprésente.
Surtout, elle ne s’adressa plus uniquement à la noblesse mais trouva une place sur le marché de l’art, où chacun pouvait essayer de s’en faire acquéreur. Dans l’émulation de la concurrence, les artistes de l’époque varièrent alors leurs sujets : ils peignirent les portraits de figures royales ou d’anonymes aussi bien que des compositions florales.
Estampes à l’eau forte
Parmi les coups de maître que l’exposition de la Pinacothèque permet d’admirer, on retient cette vingtaine d’estampes à l’eau forte du subtil Van Dyck, qui fut l’élève de Rubens ; ou une très belle nature morte, tout en jeux d’ombre et lumière, de Jan Van Kessel l’Ancien.
Au terme de l’accrochage, en octobre, Gerstenmaier laissera en dépôt plusieurs oeuvres de sa collection au musée parisien. Une manière de s’assurer que sa passion pour la peinture flamande puisse être davantage partagée avec les amateurs.