Après la découverte, les questions. Les archéologues et historiens s’interrogent en effet depuis ce week-end sur l’origine des plus de 200 squelettes humains mis au jour au centre de Paris sous le Monoprix Sébastopol (2e), l’ancien immeuble Félix Potin.
Les fouilles préventives sont réalisées depuis janvier avant un réaménagement du sous-sol du magasin. Selon les chercheurs, les dépouilles, disposées soigneusement, semblent être le vestige du cimetière de l’ex-hôpital de la Trinité, construit au XIIe siècle et démoli au XVIIIe.
La disposition très organisée des corps, en rangs serrés et parfois tête-bêche pour gagner de la place, "amène à penser à une crise de mortalité", selon Isabelle Abadie, de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Reste à déterminer ce qui a pu causer cette surmortalité. Il pourrait s’agir d’une famine ou d’une épidémie, de peste par exemple, les Parisiens en ayant connu sept entre les XIVe et XVIe siècles.
Remonter le temps rapidement
Des datations au carbone 14 doivent donc être réalisées afin de savoir à quand remonte la fosse commune. Les archéologues peuvent également s’appuyer sur des morceaux de céramique retrouvés sur place, et qui pourraient remonter à la période médiévale. Les recherches seront par ailleurs complétées par l’étude des plans anciens du quartier.
Beaucoup de questions auxquelles il faut répondre vite. L’Inrap a en effet jusqu’au 20 mars pour mener les fouilles, avant que ses instruments ne soient remplacés par les engins des ouvriers. Les squelettes seront alors transférés ailleurs pour être étudiés.