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Gaza : les frappes font s'éloigner les chances de trêve

Un Palestinien de la famille Al-Elaa regarde le trou géant dans sa maison, dans le camp de réfugié de Jabalia à Gaza, le 10 août 2014 [Mohammed Abed / AFP] Un Palestinien de la famille Al-Elaa regarde le trou géant dans sa maison, dans le camp de réfugié de Jabalia à Gaza, le 10 août 2014 [Mohammed Abed / AFP]

La bande de Gaza toujours soumise aux frappes israéliennes allait dimanche au-devant d'une journée cruciale pour un nouveau cessez-le-feu négocié qui paraissait de plus en plus improbable.

 

"Les chances de succès des négociations sont faibles", a déclaré Ezzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas tandis que l'armée israélienne maintenait la bande de Gaza sous le feu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, lui, réaffirmé sa fermeté et son refus de négocier "sous les tirs" de roquettes.

Un adolescent palestinien de 17 ans a été tué dimanche par une frappe israélienne à Deir al-Balah, dans le centre du territoire, ont indiqué les secours locaux. L'armée israélienne a dit avoir supprimé là un "agent terroriste connu".

Cela porte à quinze le nombre de Palestiniens tués depuis vendredi et l'expiration d'un cessez-le-feu dans les combats qui ont fait près de 2.000 morts depuis le début des hostilités le 8 juillet.

Les appareils israéliens ont encore pris pour cible une vingtaine d'objectifs dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué l'armée, ajoutant que l'aviation israélienne avait opéré près de 150 frappes dans la bande de Gaza depuis vendredi en représailles aux tirs de roquettes palestiniennes.

Au total, 99 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza depuis lors, selon elle, et sept tirs de roquettes ou de mortiers ont été déclenchés vers le sud d'Israël sans faire de victime ni de dégât.

 

Exigences inconciliables

Une éventuelle nouvelle trêve est suspendue à des discussions indirectes entre Israéliens et Palestiniens par l'entremise des voisins égyptiens. Les belligérants, entrés dans les négociations avec des exigences apparemment inconciliables, ont été incapables jusqu'alors de s'entendre.

Israël a rappelé ses délégués au Caire vendredi. Les Palestiniens paraissaient très proches de faire de même dimanche.

Des proches de Amani Baraka, palestinienne tuée par un raid israélien, assistent à ses funérailles le 10 août 2014 à Khan Younès [Said Khatib / AFP]
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Des proches de Amani Baraka, palestinienne tuée par un raid israélien, assistent à ses funérailles le 10 août 2014 à Khan Younès

"Israël ne négocie pas sous les tirs", donc aussi longtemps que dureraient les tirs de roquettes palestiniens, a répété le Premier ministre israélien à l'occasion d'un conseil des ministres ordinaire dimanche.

De son côté, la délégation palestinienne, composée de représentants du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, de son allié du Jihad islamique et du Fatah, a menacé de quitter la capitale égyptienne si les Israéliens ne se montraient pas. Un haut responsable palestinien a même fixé sous couvert de l'anonymat un ultimatum à dimanche 13H00 GMT (16H00 locales).

"Il est possible à tout moment que la délégation palestinienne rentre pour des consultations avec les leaders" en territoire palestinien, a dit au Caire Ezzat al-Rishq pour le Hamas.

Toutefois, a-t-il ajouté, la décision finale sera prise après une rencontre en fin de matinée avec les médiateurs égyptiens, qui devaient leur rendre compte de la position israélienne.

 

Des heures décisives

"Nous ne mènerons pas longtemps des discussions sans des négociations sérieuses. Les prochaines 24 heures vont déterminer le sort des discussions", avait averti dans la nuit un porte-parole du Hamas, Moussa Abou Marzouk.

Le Hamas accuse Israël de refuser d'accéder à ses exigences fondamentales, comme la levée du blocus imposé depuis 2006 à la bande de Gaza.

Fort de l'ultra-majoritaire soutien de son opinion à la guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait assaut d'intransigeance dans ses déclarations publiques, refusant de paraître lâcher quelque chose au Hamas. Il s'est en même temps déclaré prêt à voir l'Autorité palestinienne, plus modérée, jouer un rôle.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d'une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 8 juin 2014 [Menahem Kahana / AFP/Archives]
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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d'une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 8 juin 2014

Le conseil des ministres de dimanche a été précédé des déclarations belliqueuses des faucons du gouvernement. "Cette situation ne peut plus durer. Il faut vaincre le Hamas, nettoyer le terrain et sortir le plus vite possible de la bande de Gaza", a dit le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, réclamant ainsi le retour dans la bande de Gaza des forces terrestres qui s'en étaient entièrement retirées mardi.

"Il faut casser la puissance militaire du Hamas", a renchéri le ministre de l'Intérieur Gideon Saar.

Le mouvement palestinien, lui, doit convertir la résistance opposée à l'armée israélienne en gains politiques auprès de Gazaouis accablés par les morts et les destructions.

"Bordure protectrice", déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire le réseau de tunnels servant à des incursions sur son territoire, a tué 1.916 Palestiniens, selon les secours locaux.

Selon l'Unicef, au moins 447 des victimes étaient des enfants ou des adolescents, dont environ 70% avaient moins de 12 ans.

La guerre a aussi mis au tapis l'économie de ce territoire exigu de 41 km de long sur 12 km de large au maximum, sur lequel 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée tentent de survivre au blocus israélien.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.

 

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