Après les récentes crises sanitaires, un Français sur deux a l'impression "de ne plus trop savoir ce qu'il mange" et voit dans les aliments produits localement un moyen de se rassurer, selon une étude Ipsos publiée mercredi.
Selon cette étude, réalisée pour le réseau de vente agricole directe Bienvenue à la ferme du 22 au 27 janvier sur un échantillon représentatif de 1.008 personnes, les Français perdent confiance dans l'origine des aliments qu'ils consomment.
50% des personnes interrogées ont "souvent" le sentiment de ne plus trop savoir de quoi se composent leurs aliments et 47% estiment qu'il est difficile de se procurer des produits sur lesquels ils se sentent entièrement rassurés.
Si la tendance était latente depuis quelques années, le scandale des lasagnes à la viande de cheval en 2013 a fortement accentué l'inquiétude des consommateurs.
"L'affaire Spanghero a généré de nouvelles attentes, avec des questions sur l'origine du produit", note Etienne Mercier d'Ipsos, l'un des auteurs de l'étude.
En conséquence, "près de 8 Français sur 10 disent chercher plus qu'il y a cinq ans à connaître l'origine d'un produit alimentaire avant de l'acheter", souligne Ipsos.
81% des sondés affirment privilégier les aliments fabriqués en France.
"Ce qui rassure le plus, c'est le fait que le produit soit vendu directement par le producteur", critère cité en premier par 23% des sondés, souligne M. Mercier.
Autres facteurs qui inspirent confiance: les labels et appellations officiels (16%) et l'origine du produit (15%). En revanche, la marque ne rassure que 5% des sondés.
Selon Ipsos, non seulement "la consommation de produits locaux est rentrée dans les habitudes", car quatre Français sur dix en achètent "souvent", mais ces habitudes "semblent s'être davantage ancrées dans leur quotidien" depuis deux ans.
Près de 70% des acheteurs de produits locaux disent en acheter plus depuis deux ans.
Les consommateurs sont aussi sensibles à l'impact économique de leurs achats: 97% estiment qu'ils "permettent de faire marcher l'économie locale".
"Aujourd'hui, acheter durable c'est aider le petit agriculteur qui est à côté de chez moi. C'est une tendance qui n'est pas nouvelle mais qui se renforce avec le temps", souligne M. Mercier.
Parmi les principaux freins à l'achat de produits locaux, les sondés citent le prix (62%), le manque de points de vente (40%) et la visibilité sur l'étiquette (34%).