La maire de Lille Martine Aubry dénonce l'attitude "irresponsable" du groupe Kering (ex-PPR) envers sa filiale de vente par correspondance La Redoute, important employeur dans la région nordiste, qui s'apprête à annoncer des suppressions d'emplois avant sa probable cession.
"La société dirigée par François-Henri Pinault a laissé La Redoute s'enfoncer", reproche l'élue socialiste, interrogée par Le Journal du Dimanche.
"Les investissements nécessaires à la formation des salariés, à la modernisation de l'informatique et de la logistique n'ont pas été faits. C'est irresponsable de se comporter ainsi", lance Mme Aubry.
"Nous refusons les suppressions de postes. Dans la région, environ 6.000 emplois directs et indirects sont liés à La Redoute. Les élus sont prévenus très tard de ce futur plan social. Pourquoi le processus de vente s'accélère-t-il à quelques mois des élections municipales ?", remarque-t-elle.
L'élue s'interroge sur la véracité des investissements annoncés par Kering (400 millions d'euros) chez sa filiale pour l'adapter au numérique.
"Cette somme est à vérifier. N'importe quelle PME peut aujourd'hui travailler en ligne, ce n'est pas un exploit", note-t-elle.
"Kering nous a contactés pour la cession d'actifs immobiliers, afin de générer du cash, sans évoquer cette vente globale dans de brefs délais. Nous surveillons La Redoute comme le lait sur le feu. Dans le Nord, la vente par correspondance, c'est comme l'automobile à Sochaux", explique Mme Aubry.