Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, ce mercredi, pour complicité dans l'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville en 2016, Mohamed Lamine Aberouz a fait appel de sa condamnation.
Les avocats de Mohamed Lamine Aberouz, condamné ce mercredi 12 octobre à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans l'assassinat d'un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines), le 13 juin 2016, au nom de l'organisation État islamique (EI), ont fait appel de la décision de la cour d'assises spéciale de Paris.
«Notre client n’était pas présent au moment des faits. On ne demande pas à la cour d’assises de basculer dans la fiction mais de juger des faits. Dans un état de droit, on ne condamne pas sur des hypothèses», a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats, Me Vincent Brengarth. L'accusé disposait de dix jours pour faire appel. Le recours a été déposé ce vendredi matin.
RAPPEL DES FAITS
Mohamed Lamine Aberouz, 30 ans, n'a jamais cessé de clamer son innocence tout au long de son procès. Le 13 juin 2016, en début de soirée, Larossi Abballa, un ami d'enfance de M. Aberouz, a assassiné de plusieurs coups de couteau Jessica Schneider, 36 ans, secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, et son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, avant de séquestrer, pendant plusieurs heures, leur jeune fils alors âgé de 3 ans. Larossi Abballa a été abattu lors de l'assaut du RAID pour libérer l'enfant.
La cour a jugé que l’accusé, dont une trace d’ADN a été retrouvée sur l’ordinateur portable des victimes, était bien présent dans le pavillon du couple au moment du crime. Il est «peu vraisemblable» que Larossi Abballa ait agi seul, armé seulement d'un couteau, a affirmé le président de la cour d'assises, Christophe Petiteau, en annonçant le verdict.
«L’accusé a déclaré devant cette cour ne pas partager les valeurs de la République, ce qui laisse songeur sur sa capacité de réinsertion», a aussi souligné M. Petiteau. M. Aberouz est «totalement acquis à la cause de l’État islamique», a-t-il insisté. «Il est inconcevable pour moi d’être condamné pour un crime que je n’ai pas commis. Le nom de la personne qui a commis l’irréparable, c’est Larossi Abballa», avait dit M. Aberouz avant que la cour ne se retire pour délibérer.