Alors que la prochaine étape du déconfinement, le 9 juin prochain, approche à grands pas, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et au Cnam, mais aussi membre du conseil scientifique, a estimé ce week-end que les Français peuvent espérer «un été tranquille». A condition de ne pas relâcher leurs efforts.
Interrogé par le Journal du dimanche (JDD), ce 30 mai, l'expert rappelle qu'«environ 10.000 nouveaux cas» de Covid-19 sont encore enregistrés chaque jour en France. Une décroissance certaine mais qui reste insuffisante à ses yeux. En s'appuyant sur les modélisations réalisées par l'Institut Pasteur, Arnaud Fontanet affirme que les Français pourront profiter de leur été «si la décrue se poursuit jusqu'au 9 juin».
Nos dernières projections sont en ligne (https://t.co/QqbygyODJ6). Au niveau national et dans les régions métropolitaines, le modèle utilisant uniquement les prédicteurs épidémiologiques anticipe une baisse des admissions et des besoins en lits dans les jours qui viennent. pic.twitter.com/fXCLx205oK
— Simon Cauchemez (@SCauchemez) May 26, 2021
Aussi, pendant les «quinze jours à venir», qu'il qualifie de «cruciaux», l'épidémiologiste appelle à ne pas oublier «tous les petits efforts - masque, gestes barrières ou distanciation physique». A ce stade de l'épidémie, en période de reflux, il assure qu'ils «peuvent avoir de grands effets sur la courbe des contaminations». «Le gain est maximum !», insiste Arnaud Fontanet.
Vacciner en masse est nécessaire, selon l'expert
L'expert mise aussi sur les vaccins, qu'il promet «sûrs et très efficaces». Selon lui, ils représentent le meilleur moyen de venir à bout du coronavirus et notamment des variants. Il explique qu'avec l'arrivée de ces derniers, «la proportion de la population qui doit être vaccinée pour empêcher la circulation du virus grimpe : l'an dernier on l'estimait à près de 70 %, contre 90 % aujourd'hui».
Arnaud Fontanet estime qu'une «couverture vaccinale» suffisamment étendue permettra à la France de «prévenir une reprise» de l'épidémie. D'après lui, une vaccination à deux doses est efficace contre les formes graves mais «protège aussi à 80 % contre le risque d'être infecté par le SARS-CoV-2 et réduit de moitié celui de transmission en cas d'infection». Autant d'éléments clés pour espérer retrouver la vie d'avant.