La nouvelle génération de réseaux mobiles 5G ne présenterait «pas de nouveaux risques» pour la santé, selon les données actuellement disponibles, a conclu l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) ce mardi 20 avril. Les résultats de cette étude au sujet de cette technologie controversée étaient particulièrement attendus, alors que cette nouvelle technologie est en cours de déploiement en France.
L'Anses a en effet estimé «peu vraisemblable à ce stade que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquence autour de 3,5 GHz constitue un nouveau risque pour la santé». Concernant l'exposition à la bande des 26 GHz pas encore attribuée en France, l'agence nationale a également souligné qu'«à l'heure actuelle, les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l'existence ou non d'effets sanitaires».
Des études à poursuivre
L'institution a toutefois recommandé de poursuivre les études sur l'exposition aux ondes dans les fréquences actuellement déployées (3,5 GHz), tout en soulignant qu'il manquait des études scientifiques sur les effets sanitaires éventuels des nouvelles fréquences. Pour rendre son avis, l'agence s'est donc notamment appuyée sur des travaux réalisés sur les fréquences utilisées pour les précédentes générations de téléphonie (700 MHz à 2,5 GHz), et qui servent également pour la 5G.
Elle a par ailleurs décidé de mener une «consultation publique» d'une durée de six semaines sur son avis et le rapport de ses experts. Les deux documents pourront éventuellement être complétés suite à cette consultation.
Un avis très attendu
L'avis de l'Anses – qui avait été saisie il y a plus de deux ans à ce sujet par le gouvernement – était très attendu par les collectivités locales notamment, dont certaines doivent faire face à d'importantes controverses face au déploiement de la 5G sur leur territoire. Certains élus, à l'instar des élus écologistes parisiens, avaient par exemple réclamé (et même parfois initié) des moratoires sur sa mise en œuvre en attendant cet avis.
Un moratoire également recommandé par la Convention citoyenne sur le climat, mais balayé par le président Emmanuel Macron qui avait comparé les sceptiques – de cette nouvelle technologie censée permettre un débit décuplé et ouvrir la voie à «l'internet des objets» –aux «Amish» prônant un «retour à la lampe à huile».
Sans attendre l'avis, le gouvernement avait procédé en octobre dernier à l'attribution des fréquences 5G aux opérateurs, permettant ainsi le déploiement des premières antennes qui ont fait leur arrivée en France depuis le début de l'année, après que le Conseil d'Etat a validé la procédure.
Cet avis est donc une petite victoire pour le gouvernement, qui se félicite aujourd'hui. Dans un communiqué conjoint, les ministres concernés (Ecologie, Economie, Santé, Numérique) ont en effet estimé que le rapport de l'Anses «conforte les choix du gouvernement sur le lancement de la 5G» et se sont engagés à «renforcer les efforts de recherche sur [...] d'éventuels effets sanitaires», notamment sur la bande des 26 GHz.