C’est un des airs des plus connus dans le monde et à ce titre un des plus joués à travers la planète. Le Boléro de Maurice Ravel est tombé dimanche dans le domaine public.
Un petit événement dans le monde musical et dans l’histoire des droits d’auteurs. En effet, une composition du Boléro commencerait toutes les dix minutes dans le monde. Et comme ce morceau dure 17 minutes, cela voudrait dire qu’il est joué à tout moment quelque part sur la planète. Une sacré performance pour une œuvre interprétée pour la première fois il y a 88 ans à l'Opéra de Paris. Et un sacré tiroir-caisse pour les ayants droits du compositeur.
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Dès sa création le Boléro a connu un succès planétaire à la faveur de nombreuses éditions discographiques. En près de 90 ans d'existence, il a été joué par les plus grands orchestres du monde. Il a aussi inspiré une multitude de chorégraphies. Et fait la fortune du compositeur. Il faut dire que l'affaire est plutôt juteuse, la totalité des royalties versées depuis 1960 aux ayants droit et autres éditeurs étant estimée entre 400 et 500 millions d'euros, dont une cinquantaine de millions pour le seul Boléro, selon diverses estimations.
Oeuvre de tous les records, le Boléro est resté jusqu'en 1994 à la première place du classement mondial des droits d'auteurs. Elle était encore en 103e position en 2015. De quoi susciter quelques convoitises d'autant que Maurice Ravel, qui était célibataire, est mort à l'âge de 62 ans en 1937 sans descendance.
Une bataille juridique épique
Après le décès en 1960 de son frère Edouard, son seul héritier, s'ouvrit une période de procès à répétition visant à faire main basse sur le pactole que représentaient les droits d'auteurs générés par les oeuvres de Ravel. Un rocambolesque imbroglio juridique où se mêleront, au fil des années, la masseuse d’Édouard Ravel, Jeanne Taverne, son mari chauffeur et factotum, Alexandre, des petits-neveux du compositeur ou encore un directeur juridique de la Sacem.