Dans une mise en scène ultra-vitaminée, le Théâtre du Châtelet adapte le “Carmen” de Georges Bizet en comédie musicale cubaine. Déplacée de Séville à Santiago et La Havane, la partition mixe rythmes effrénés et chaleur insulaire.
L’histoire, initialement rédigée par Prosper Mérimée, est transposée dans le Cuba de 1959, juste avant la révolution castriste. Au milieu des soldats en treillis, armes à la main, et des femmes en robes légères, apparaît Carmen, beauté fatale aussi séduisante qu’insaisissable.
Elle capte immédiatement l’attention de l’un des militaires, José. Mais leur relation tortueuse, fragilisée par la première petite amie de ce dernier et par le goût immodéré pour les hommes de la volage Carmen, se transforme peu à peu en montagnes russes sentimentales.
Folklore cubain et accents américains
Après un premier acte ponctué par les tubes de Bizet (“L’amour est un oiseau rebelle”, en tête), qui enthousiasme immédiatement le public, le second l’électrise avec des tableaux de casino ou de combat de boxe, où les danseurs font sensation.
Porté par la voix chaude de Luna Manzanares, une chanteuse de jazz de 26 ans née à La Havane qui étincelle dans le rôle-titre, le show, entièrement interprété en langue espagnole, mêle habilement folklore cubain et accents classiques de “musical” américain.
Cinquante artistes toniques
Ecrit et chorégraphié par des artistes cubains, mis en scène par Christopher Renshaw qui avait déjà signé un “Zorro” aux Folies-Bergères, l’ensemble regroupe près de cinquante participants : choristes, danseurs, figurants, musiciens, tous plus toniques les uns que les autres.
Créée par le Châtelet qui l’accueille jusqu’à la fin du mois, la pièce voyagera en tournée en Allemagne et au Royaume-Uni. Une première étape avant Broadway ?
Carmen la cubana, jusqu’au 30 avril, Théâtre du Châtelet (1er).