«Les Français vont-ils voler la couronne du whisky aux Ecossais ?» Le titre a inquiété une quinzaine de médias à Edimbourg à la mi-mars. En cause, la publication de statistiques par la Fédération française des spiritueux (FFS).
Les chiffres affirment que les Français forment désormais le peuple le plus buveur de whisky au monde, avec une moyenne de 2,15 litres sirotés chaque année par un habitant de l’Hexagone. A côté, le Royaume-Uni fait pâle figure, relégué à la septième place avec 1,25 litre par an et par personne, s’inclinant au passage face à l’Uruguay, aux Etats-Unis, à l’Australie, à l’Espagne et aux Emirats arabes unis.
Même si les Ecossais ne sont pas en reste – ils règnent en maître sur 90 % du marché mondial du whisky – ce classement révèle une tendance de fond : la nouvelle passion des Français pour les eaux-de-vie céréalières. Scotch, bourbon, rye, sec ou dilué, avec ou sans glace, elles font office de cadeaux pour la fête des Pères et possèdent leurs guides d’initiation.
Whisky alsacien et whisky breton
Mais la France ne se contente pas de consommer : elle produit. Une quarantaine de distilleries ont déjà ouvert sur le territoire depuis 1983, et la tendance s’accélère. Parmi les derniers lancements, Ninkasi, une brasserie réputée du quartier de Gerland à Lyon, s’est mis au whisky il y a quelques mois.
Depuis janvier 2015, cinq distilleries bénéficient même d’une Indication géographique protégée (IGP), une appellation européenne : trois peuvent revendiquer de produire du «whisky alsacien» ; deux, du «whisky breton». Alors que les Français ont longtemps méprisé les alcools de grain, le whisky ringardise le cognac. Il reste toutefois encore loin du sacro-saint vin, qui, avec 44,2 litres annuels par personne, reste le breuvage favori.
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