Elle, c’est une voix haut perchée, pincée et un peu traînante, comme usée par la route. Qui récite des contes américains, des rêves de grands espaces, d’hommes perdus, d’âmes égarées, de bandits, de voyages et de lassitude poussiéreuse.
Rosemary Standley, l’âme pudique de Moriarty, s’est entourée d’une troupe de baroudeurs qui égrène avec elle les ambiances musicales depuis quinze ans, avec un fort penchant pour la folk et le blues, façon Grand Ouest.
Leurs derniers albums sont clairement allés gratter du côté des routes ensablées du Sud et des champs de coton. L’harmonica et la guimbarde le disputent au luth africain, soutenu par une ligne de basse qui marque la cadence d’une longue marche à travers la plaine.
C’est le premier concert non classique de la nouvelle Philharmonie de Paris, un conte musical qui invoque les esprits au coin du feu, et rappelle autant le chant du coyote que la prière vaudoue.
Moriarty, samedi et dimanche, Philharmonie de Paris (19e).