Lors d’une opération de police nocturne menée dans l’est de l’Inde, plusieurs centaines de suspects ont été interpellés, dimanche 22 décembre, accusés d’être impliqués dans des mariages forcés d’enfants. Si la pratique est interdite par la loi indienne, elle reste très largement répandue dans le pays.
Au total, 416 personnes ont été arrêtées dans la nuit, ce dimanche 22 décembre, dans l’État d’Assam, dans le nord-est de l’Inde, pour leur implication dans des mariages d’enfants, selon les informations d’un responsable local. Les suspects seront traduits devant un juge dans la journée.
Dans le cadre d’une campagne menée depuis début février 2023, 4.800 personnes ont été arrêtées dans l’État d’Assam. «Nous continuerons de prendre des mesures courageuses pour mettre fin à ce fléau social», a assuré le chef du gouvernement de l’État, Himanta Biswa Sarma, qui ambitionne de mettre fin aux mariages d'enfants d'ici à 2026 dans sa région.
220 millions d'enfants mariés
L’âge légal du mariage est de 18 ans en Inde, mais des millions d’enfants sont obligés de se marier plus jeunes, en particulier dans les zones rurales pauvres.
Un moyen, pour de nombreux parents, d’améliorer leur situation financière. Les filles sont les premières concernées par ces mariages forcés. Très souvent, ces dernières sont contraintes d’abandonner l’école pour s’occuper du foyer. S’ensuivent alors des grossesses susceptibles d’engendrer des problèmes de santé physique et mentale, en raison de la précocité des mères.
Pourtant, dans un jugement historique rendu en octobre 2017, la Cour suprême avait déclaré que les rapports sexuels avec une épouse de moins de 18 ans constituaient des viols, reconnaissant que les mariages d’enfants affectaient les filles dans tous les aspects de leur vie et qu’ils bafouaient leurs droits.
Depuis, si le nombre de mariages d’enfants a considérablement diminué, la pratique reste répandue dans ce pays qui compte plus de 220 millions d’enfants mariés, selon les chiffres de l’ONU.