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Catastrophe de Bhopal : il y a 40 ans, l'Inde vivait l'un des pires accidents industriels de l'Histoire

La tour où s'est produit la fuite de gaz toxiques, à Bhopal, en Inde. [© INDRANIL MUKHERJEE / AFP]

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, l'une des pires catastrophes industrielles de l'histoire s'était produit à Bhopal, une ville du centre de l'Inde, causant la mort de quelque 7.000 personnes.

Ce lundi, l'Inde fête un triste anniversaire. Il y a quarante ans, dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, l'une des pires catastrophes industrielles de l'histoire s'était produit à Bhopal, une ville du centre de l'Inde.

Ce jour-là, une usine d'une filiale de la firme américaine, Union Carbide, producteur de produits chimiques dont des pesticides, explose.

Quarante tonnes d'isocyanate de méthyle, un composé organique dangereux pour la santé en raison de sa toxicité et de son pouvoir irritant, se propagent dans l'air.

Si les causes de cet accident restent difficiles à élucider, tout aurait commencé vers 21h15, lorsqu'un opérateur et son contremaître vont laisser un tuyau à grande eau ouvert après l'avoir nettoyé.

habitué aux dysfonctionnements

A l'arrivée de l'équipe de nuit, à 23h, un contrôleur avait constaté que la pression du réservoir 610, remplie d'eau, était anormalement élevée mais, habitué aux dysfonctionnements des appareils de contrôle, il n'avait pas signalé l'anomalie.

Une heure passe et la pression ne cesse d'augmenter. Vers minuit, le contrôleur, inquiet de voir l'état du réservoir, avait finalement décidé d'appeler son chef de service, qui arrive sur place. Des fuites de gaz toxiques avaient déjà commencé : l'alarme retentit à 1h du matin dans toute la ville.

Après des minutes de manipulation, la valve de sécurité du silo 610 est fermée. Dans la foulée, le directeur de l'usine prévient la police. Pendant que la majeure partie de la population dort, un nuage toxique se répand sur 25 km2.

360.000 malades

Les ouvriers de l'usine, atteints de picotements des yeux – entraînant une cécité dans la plupart des cas –, prennent la fuite vers les bidonvilles de Bhopal. Au moment des faits, la panique s'empara des alentours et des centaines de milliers de personnes ne pouvaient plus échapper aux gaz toxiques.

Les quelque 300 médecins de la ville, pas formés à soigner des symptômes causés par l'isocyanate de méthyle, avaient été mobilisés, souvent en vain.

Plusieurs milliers de personnes – environ 7.500 – sont mortes. Le bilan des morts au cours des années suivantes s'est élevé à 15.000, selon les estimations du gouvernement indien. A ce jour, environ 360.000 personnes auraient été touchées à des degrés plus ou moins élevés (infections des poumons, invalidités partielles ou définitives, cécité...) par la catastrophe.

Le 6 décembre, le PDG de Carbide, Warren Anderson, s'est rendu en Inde. Accusé de «mort par négligence», l'homme d'affaires américain est mis en état d'arrestation puis libéré sous caution avant d'être expulsé. Il ne se présentera jamais à la Cour judiciaire de Bhopal – de 2003 à 2008, les Etats-Unis ont toujours refusé de l'extrader. Warren Anderson est mort le 29 septembre 2014, en Floride, aux Etats-Unis, sans jamais avoir été jugé.

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