En partenariat avec la région Île-de-France, la délégation de Mayotte à Paris a proposé à certains Mahorais en transit dans l'Hexagone un hébergement temporaire à la base de loisirs de Saint-Quentin en Yvelines, près de la capitale, a indiqué La Première ce samedi.
L'établissement dispose de 70 places et tout un étage a été mis à disposition.
"L'idée est de trouver des solutions pour les Mahorais qui sont en transit ici, mais qui ne peuvent pas rentrer puisque les vols commerciaux sont bloqués. Les demandes commencent à affluer", a indiqué Faridy Attoumane, délégué du Conseil départemental de Mayotte à Paris, précisant que "les nuitées et les repas sont pris en charge par la région Île-de-France".
Les forces de l'ordre et les services de secours mènent «une mission de reconnaissance pour prendre contact avec la population», a indiqué le préfet de Mayotte ce samedi sur X, précisant que cette action s'était tenue ce vendredi à Kawéni, une agglomération rattachée à la capitale Mamoudzou, où «les habitants ayant besoin d'aide et de secours ont pu être accompagnés par les forces de l'ordre».
#CHIDO | En tout temps, en tout lieux, pour porter secours à nos concitoyens
➡️ Les forces de l'ordre et les services de secours mènent une mission de reconnaissance pour prendre contact avec la population et leur apporter un soutien. pic.twitter.com/D8Y4cYUmyY— Préfet de Mayotte (@Prefet976) December 21, 2024
Amine Elbahi, sur Mayotte : «Bien avant le cyclone, plusieurs villages n’avaient déjà pas accès à l’eau», dans #HDProsWE pic.twitter.com/r2U92Xc3o2
— CNEWS (@CNEWS) December 21, 2024
Ce samedi, «environ 150 personnes» se sont regroupées dans les rues de Saint-Denis, à La Réunion, en soutien aux victimes du cyclone Chido à Mayotte, a indiqué La Première.
Cette «marche solidaire» s'est tenue «entre le Petit Marché et la préfecture» et a été organisée par la délégation de Mayotte à La Réunion, dont les porte-paroles ont remercié les aides et les actions de solidarité mises en place, tout en insistant sur l'urgence de la situation, réclamant "plus de moyens (...) le plus rapidement possible".
Mayotte : le besoin d’eau potable devient urgent sur l’archipel, rapporte Régine Delfour, dans #HDProsWE pic.twitter.com/oISOHKOhDr
— CNEWS (@CNEWS) December 21, 2024
Le président du Conseil est en faveur de la fin du droit du sol sur l'archipel, a-t-il affirmé sur franceinfo ce vendredi 20 décembre.
"L'attractivité première à Mayotte c'est d'abord la nationalité : "On vient encore, relate-t-il, les gens savent qu'on n'a plus à manger, qu'on a plus rien et ils débarquent quand même. Ils viennent chercher la sécurité, la nationalité, donc oui, il y a un travail à faire sur le droit du sol à Mayotte."
À plus court terme, Ben Issa Ousseni a alerté sur la lenteur de l'arrivée de l'eau et de la nourriture sur l'archipel : "On est au bord de trois crises, alimentaire, sécuritaire et sanitaire. Si on ne fait pas le nécessaire rapidement, la crise alimentaire va engendrer une crise sécuritaire. C'est palpable et ça peut arriver plus vite qu'on ne le pense."
Six jours après le passage du cyclone Chido, le bilan provisoire s'élève à 35 morts et quelque 2.500 blessés, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Mais "il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes", a reconnu Emmanuel Macron, rappelant qu'une mission avait été diligentée pour établir un bilan exact.
Antoine Jourdain, directeur d'EDF Systèmes énergétiques insulaire, a indiqué ce vendredi que le rétablissement de l'électricité sur l'île allait "prendre bien plus que quelques jours".
Invité sur franceinfo, Antoine Jourdain a affirmé que le diagnostic n'était "pas terminé" mais "la basse tension, les fils qui relient les maisons dans chaque rue, tout est tombé, donc il faudra un travail de fourmi pour tout rétablir progressivement. Aujourd'hui à EDF, on est encore sur la partie où il faut qu'on achemine les renforts, qu'on crée une base vie et qu'on envoie nos volontaires pour remonter l'électricité sur Mayotte".
EDF a fait un appel aux volontaires et tente, en attendant, de proposer des solutions temporaires en faisant venir des "groupes électrogènes" depuis La Réunion.
Quand les élèves mahorais retourneront-ils à l'école, et comment? Tous les établissements ne pourront pas rouvrir comme prévu le 13 janvier, après les vacances de Noël, admet Emmanuel Macron, qui évoque de possibles scolarisations temporaires "sur un autre territoire".
Emmanuel Macron affirme vendredi que l'Etat "veut pouvoir apporter une solution à toutes les familles pour le 13 janvier", évoquant entre autres la piste de scolariser des élèves "sur un autre territoire". "On va proposer des solutions à La Réunion ou ailleurs", dit-il, sans plus de détails.
Le ministère de l'Education n'était pas en mesure dans l'immédiat de donner des détails sur la manière dont ces options pourraient prendre place.
Les représentants syndicaux de l'enseignement jugent de leur côté réaliste d'admettre que la rentrée ne pourra pas avoir lieu partout, vu l'ampleur des destructions.
"Il y a l'urgence qu'on est en train de faire. Il va y avoir la stabilisation parce que pendant des mois, Mayotte ne vivra pas en situation normale", a déclaré Emmanuel Macron à Mayotte la 1ère, au journal de Mayotte et Kwezi TV avant de s'envoler pour Djibouti et le traditionnel Noël avec les troupes déployées à l'étranger.
Les écoles ne pourront pas toutes rouvrir à la rentrée du 13 janvier, a-t-il notamment averti. "Mais on veut pouvoir apporter une solution à toutes les familles" à cette date, a-t-il assuré, évoquant entre autres la scolarisation d'élèves à La Réunion, territoire français distant de 1.400 km.
L'approvisionnement en eau, problème le plus critique six jours après le passage du cyclone, sera en revanche rétabli dans les foyers, au moins de façon partielle, dès ce samedi, a-t-il ajouté.
