Le frelon asiatique géant, aussi appelé «frelon meurtrier», vient d’être éradiqué aux États-Unis, après cinq ans de présence sur le territoire. Cette espèce invasive, cinq fois plus grosse qu’une abeille et pouvant mesurer jusqu’à 6 cm de longueur, menace désormais l’Europe et inquiète les scientifiques.
Le frelon asiatique géant, considéré par les scientifiques comme le plus gros du monde, vient d’être éradiqué aux États-Unis. Également appelé «frelon meurtrier», il avait été découvert pour la première fois dans le pays en août puis en novembre 2019. À l’époque, quatre nids avaient été trouvés à l’intérieur de cavités d’aulnes dans le comté de Whatcom, dans l’État de Washington, mais également au Canada, en Colombie-Britannique.
Détruits entre octobre 2020 et septembre 2021, aucune nouvelle détection confirmée n’a été signalée au cours des trois dernières années, selon le département de l’Agriculture américain. «Nous sommes fiers de cette victoire historique dans la lutte contre les espèces envahissantes», a réagi Mark Davidson, adjoint du service d’inspection de la santé animale et végétale du département de l’Agriculture. Sven Spichiger, responsable du programme de lutte contre les nuisibles au Département de l’Agriculture de l’État de Washington, a quant à lui déclaré que «sans l’aide de la population, il aurait été peu probable que nous annoncions aujourd’hui l’éradication du frelon géant».
Personne ne sait réellement comment ce Vespa mandarinia est arrivé aux États-Unis. «En général, ce sont des passagers clandestins embarqués involontairement sur quelque chose, comme un conteneur maritime, ou quelqu’un», avait déclaré Karla Salp, porte-parole du département de l’Agriculture de l’État de Washington, en 2019. Bien qu’éradiquée outre-Atlantique, cette espèce invasive menace désormais l’Europe.
La menace du frelon asiatique géant pour l’Europe
Le frelon asiatique géant n’a pour l’instant jamais été observé en Europe, mais les scientifiques s’inquiètent sur une potentielle introduction du spécimen. En effet, les premiers frelons asiatiques dits «à pattes jaunes» sont probablement arrivés sur le continent dans une cargaison de poteries en provenance de Chine, livrée dans le sud-ouest de la France en 2004. Cette nouvelle espèce géante, pouvant mesurer jusqu’à 6 cm de long pour les reines, inquiète les professionnels, car elle est capable de décimer une ruche en quelques heures seulement.
Lorsque leur nid est suffisamment développé, plusieurs frelons partent chasser ensemble et éradiquent la population d'un nid d’abeilles, de guêpes ou de frelons d'une espèce plus petite, pour se servir de ce nid comme d'un garde-manger. «Ils massacrent les abeilles en les décapitant une par une avec leurs puissantes mandibules» expliquait Chris Looney, entomologue auprès du département de l’Agriculture de l’État de Washington, en 2020. Un seul frelon géant est capable de tuer 300 abeilles en moins d'une heure. Si au Japon, les abeilles asiatiques ont développé une technique pour se protéger, les abeilles européennes n’ont pas encore appris cette capacité, et le frelon est donc d’autant plus dangereux pour elles.
Du côté des humains, les piqûres de frelon asiatique géant sont d’autant plus dangereuses que celles des autres frelons asiatiques. Capable de percer la tenue d'un apiculteur avec son dard, le frelon asiatique géant a une piqûre sept fois plus venimeuse que celle des autres espèces, et son venin serait comparable à du métal chaud. On observe bien souvent une douleur très intense, qui dure plusieurs jours, ainsi qu'un gonflement de la peau. Une piqûre qui peut être fatale chez les personnes allergiques, puisqu’une cinquantaine de décès sont constatés chaque année au Japon, du fait de chocs anaphylactiques.
Malgré tout, d’autres risques liés à la piqûre d’un frelon asiatique géant existent pour l’homme. Une défaillance rénale, une attaque du système nerveux ou encore un arrêt respiratoire sont à craindre. Les scientifiques continuent d’étudier les frelons asiatiques géants, alors qu’une espèce de Vespa soror, moins dangereuse mais quand même très invasive, a été découverte en 2022 en Espagne.