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Chine : une femme de 60 ans condamnée à mort pour avoir vendu au moins 17 enfants

Le premier enfant qu’elle avait vendu était son propre fils. [Adobe]

Une femme de 60 ans a été condamnée à mort, ce jeudi 19 décembre en Chine, pour avoir kidnappé et vendu au moins 17 enfants dans les années 1990. Ces dernières années, plusieurs affaires d'enlèvements d'enfants ont provoqué l'émoi dans le pays. 

Condamnée à mort une première fois l’an dernier, Yu Huayung, une chinoise de 60 ans, avait fait appel de cette décision. Néanmoins, le gouvernement a confirmé ce jeudi 19 décembre la sentence de cette trafiquante d’enfants, dont le procès a été très médiatisé pendant plusieurs années.

La décision est définitive : «L’affaire sera maintenant soumise à la Cour populaire suprême pour examen (...) avant d’entrer dans la phase d’exécution», a souligné la chaîne publique CCTV.  

elle avait commencé en vendant son propre fils

La soixantenaire aurait séparé au moins 17 enfants de leurs parents, pour ensuite les vendre à des familles dans les années 1990. Néanmoins, l’affaire a été révélé en 2022, lorsqu’une femme, Yang Niuhua, s’est adressé à la police.  

La lanceuse d’alerte avait elle-même été revendue à l’âge de 5 ans, pour moins de 500 dollars. Yang Niuhua avait documenté et raconté, sur les réseaux sociaux, sa quête pour retrouver sa famille biologique, suscitant l’émoi de nombreux internautes.

Yu Huaying, responsable de son enlèvement, a été arrêtée la même année et donc, par la suite condamnée à mort en septembre 2023, pour le trafic de dix autres enfants. Néanmoins, la réouverture de l’enquête avait permis de déterminer qu’au moins 17 enfants avaient été enlevés par la condamnée.

Cette dernière les enlevait, généralement, dans le sud-ouest de la Chine, pour ensuite les vendre par l’intermédiaire de tiers à des familles chinoises situées à des centaines de kilomètres plus au nord. Les médias de l’États chinois ont rapporté, en octobre, que le premier enfant qu’elle avait vendu était son propre fils, il y a plusieurs décennies de cela, parce qu’elle «traversait des difficultés financières».  

la chine en tête des exécutions

Ces dernières années, les médias du gouvernement ont largement couvert le sujet des enlèvements d’enfants, et plusieurs autres affaires de traite d’êtres humains. 

Sous la politique de l’enfant unique – œuvrant en Chine de 1979 à 2015, instaurée dans l’espoir de réguler les naissances – une préférence pour les garçons a conduit de nombreuses familles à vendre ou abandonner des filles non désirées.  

Aujourd’hui et selon l’Institut national d’études démographiques (INED), la Chine se «caractérise par une proportion exceptionnellement élevée d’hommes dans sa population», avec plus de 106 hommes pour 100 femmes, devenant le pays le plus «masculin» au monde.

Concernant la peine de mort, les statistiques du pays sont classées par Pékin. Il n’empêche que l’ONG Amnesty International estime «certain» que la Chine est le pays qui exécute le plus de condamnés chaque année et ce, devant l’Iran et l’Arabie Saoudite.  

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