Après une rencontre avec des dirigeants de l’Union européenne, Volodymyr Zelensky a réaffirmé le besoin en armes de l’Ukraine et le caractère impératif d’une invitation à intégrer l’Otan.
Un appel du pied de Volodymyr Zelensky adressé à l’Otan. Après avoir alerté sur le besoin de l’Ukraine en matière d’armement, «y compris un bon nombre ou un nombre suffisant d'armes à longue distance, de différents types», le président ukrainien a assuré qu'une invitation à intégrer l'Otan était «nécessaire à la survie» de son pays.
Ces déclarations, en faveur d’un «pas en avant avec l’Otan», ont été faites à l’occasion d’une rencontre avec la nouvelle Haute Représentante pour les affaires étrangères et la sécurité commune Kaja Kallas, succédant à Josep Borrell, et le nouveau président du Conseil européen Antonio Costa.
Par un geste symbolique fort, tous deux se sont rendus à Kiev au premier jour de leur mandat. Cette visite intervient à l’acmé des tensions entre Moscou et Kiev, après les frappes ukrainiennes de missiles américains et britanniques en Russie et le tir russe d’un missile hypersonique expérimental, conjugué à des menaces nucléaires.
Une situation délicate pour les dirigeants de l’Union européenne qui, tout en souhaitant inciter Kiev à entamer les négociations avec la Russie, ont fait face aux déclarations du Président ukrainien revendiquant un renforcement nécessaire de la position de l’Ukraine avant de potentielles discussions avec Moscou.
L'adhésion à l'OTAN, la «garantie de sécurité la plus forte» selon kaja kallas
«Ce n’est que lorsque nous aurons tous ces éléments et que nous serons forts que nous devrons établir (...) l’ordre du jour de la réunion avec les assassins», a affirmé M. Zelensky.
Alors que l’élection de Donald Trump a semé la crainte de l’arrêt de l’aide américaine à Kiev, les dirigeants européens ont tenu à afficher leur soutien à l’Ukraine, le président du Conseil européen affirmant que sa visite était un «message clair».
Vendredi, le président ukrainien avait appelé l'Otan à offrir sa protection aux régions d'Ukraine encore contrôlées par Kiev et a laissé entendre qu'il serait alors prêt à renoncer dans l'immédiat à récupérer les territoires occupés par la Russie.
Vladimir Poutine réclame de son côté que l'Ukraine cède quatre régions du sud et de l'est que la Russie occupe partiellement, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à intégrer l'Otan.
«La garantie de sécurité la plus forte est l'adhésion à l'Otan» a affirmé de son côté Mme Kallas, connue pour être en faveur d'une ligne dure face à Moscou.
«ambiguité stratégique» quant à l'envoi de troupes européennes en ukraine
Toutefois, les diplomates occidentaux estiment qu'il est peu probable que l'Alliance accorde prochainement à l'Ukraine le statut de membre, en raison de l'opposition d'un grand nombre de pays redoutant d'être entraînés dans une guerre directe avec la Russie.
Selon Kaja Kallas, l'Union européenne ne devrait de son côté «rien exclure» en matière d’envoi de troupes européennes sur le sol ukrainien pour aider à faire respecter un éventuel cessez-le-feu, autre mesure qui implique un risque de conflit direct avec Moscou.
«Nous devrions entretenir une ambiguïté stratégique à ce sujet», a-t-elle plaidé. Volodymyr Zelensky a lui estimé que «la moitié des alliés cesseraient leur soutien» si Kiev faisait cette demande.