Ce vendredi, Volodymyr Zelensky a laissé entendre qu’il pourrait accepter des garanties de protection de l'Otan limitées, dans un premier temps, aux territoires contrôlés par Kiev, si cela mettait fin «à la phase chaude de la guerre» menée par la Russie.
Volodymyr Zelensky s’est dit prêt ce vendredi 29 novembre à une perte temporaire de certains territoires ukrainiens si cela permettait, dans un premier temps, au reste du pays d’intégrer l’Otan.
Presque trois ans après le lancement d'une offensive à grande échelle par Vladimir Poutine, le retour prévu de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier prochain, dans un contexte d'escalade du conflit après le tir par Moscou d'un nouveau puissant missile vers l'Ukraine, a semé le doute quant à un potentiel cessez-le feu.
Ainsi, au vu de ce contexte, Volodymyr Zelensky a fait comprendre qu'il était disposé à attendre avant de récupérer les zones occupées par l'armée russe, soit près d'un cinquième du pays, seulement si un tel accord pouvait offrir une protection au reste de l'Ukraine et ainsi mettre fin aux combats.
Moscou refuse toute entrée de l’Ukraine dans l’Otan
«Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, nous devons placer sous l'égide de l'Otan le territoire de l'Ukraine que nous contrôlons», a notamment déclaré le président ukrainien à la chaîne britannique Sky News, selon une traduction en voix off de ses propos en anglais.
«C'est ce que nous devons faire rapidement, et ensuite l'Ukraine pourra récupérer l'autre partie de son territoire par des voies diplomatiques», a-t-il également ajouté.
Jusqu’ici, Kiev avait toujours exclu de céder des territoires en échange de la paix. Vladimir Poutine, lui, a d’ores et déjà exigé que l'armée ukrainienne se retire de davantage de territoires et se refuse entièrement à toute adhésion de son adversaire à l’Otan.
18% du territoire ukrainien contrôlé par la Russie
Depuis le début du conflit, en février 2022, Moscou a déjà annexé les régions de Donetsk, Kherson, Lougansk et Zaporijjia, même si elle ne les contrôle que partiellement, en plus de la péninsule de Crimée, qu'elle avait déjà annexée en 2014. La Russie contrôle ainsi environ 18% du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine.
Ces dernières semaines, le conflit s'est intensifié de manière inédite, avec des frappes massives sur les territoires contrôlés par Kiev. Vladimir Poutine a également menacé de frapper des centres de décision de la capitale ukrainienne avec son nouveau missile «Orechnik», en réaction à l'envoi de missiles fournis par les États-Unis et le Royaume-Uni sur le territoire russe.
Pendant sa campagne, Donald Trump a vivement critiqué l'aide américaine à Kiev et a affirmé que, s'il était élu, il mettrait fin au conflit en quelques heures, sans préciser comment.
Du côté de Washington, depuis que Donald Trump a remporté l’élection présidentielle, l’administration de Joe Biden a décidé de renforcer son soutien à Kiev, en transférant notamment davantage d'armes et en autorisant pour la première fois l'Ukraine à tirer des missiles à longue portée sur le territoire russe.
Des garanties nécessaires
Volodymyr Zelensky a ainsi insisté sur le fait que toute offre d'adhésion à l'Otan devait être faite à l'ensemble de l'Ukraine, mais qu'il pourrait accepter que la protection de l'alliance, telle que la clause de défense collective de l'article 5, ne s'applique qu'aux territoires encore contrôlé par Kiev.
«Si nous parlons de cessez-le-feu, (nous avons besoin de) garanties que Vladimir Poutine ne reviendra pas», a notamment déclaré le président ukrainien.
Vladimir Poutine a néanmoins déjà fait comprendre que si Kiev souhaitait un accord de paix, il fallait renoncer à ses ambitions de rejoindre l’Otan, auxquelles la Russie s’opposera fermement.