Un accord qui concernera presque 800 millions de personnes «et, en termes de volumes d'échanges, couvre entre 40 et 45 milliards d'euros d'importations et exportations», ont indiqué les autorités.
«Entendez-nous dans nos campagnes!». Les agriculteurs prévoient d'intensifier leurs actions ce mardi contre «tout ce qui entrave (leur) vie», après une semaine de mobilisation contre le traité de libre-échange avec le Mercosur, débattu dans l'après-midi à l'Assemblée nationale. Si ce dernier soulève la colère, d’autres acteurs – qui ne sont pas seulement issus du secteur agricole - pourraient sortir gagnants de ce traité.
Les vins et spiritueux
C’est l’une des filières les plus exportatrices en France. Selon Bruxelles, l'accord représente des opportunités pour le vin (actuellement taxé jusqu'à 27%). Une véritable aubaine pour le secteur d’autant plus que ce secteur est freiné en Amérique latine. Comme l’a souligné Le Figaro, les exportations de boissons augmenteraient de 38%, un chiffre qui concerne à la fois les vins et les spiritueux. Toutefois, selon les spécialistes, ces avantages ne profiteraient qu’aux grandes structures.
«Si les taxes sont supprimées, on pourrait multiplier nos exportations par 1,5», a estimé sur France 3 Occitanie Jacques Tranier, directeur de Vinovalie, une coopérative viticole du Sud-Ouest. Un discours similaire tenu en Côte-d’Or. «L'accord entre l'UE et le Mercosur simplifierait énormément la complexité douanière qui existe avec le Brésil», a de son côté déclaré sur France 3 Bourgogne Franche-Comté Cyril Meuley, responsable des exportations vers l'Amérique latine du négociant Boisset, à Nuits-Saint-Georges.
Cette opportunité pourrait également estomper les inquiétudes des vignerons concernant une augmentation potentielle des taxes aux Etats-Unis avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Côté Mercosur, l’accord permettrait l’augmentation de 28% des exportations de boissons vers l’Union Européenne.
L’industrie automobile
Constructeurs français, allemands ou encore italiens, le secteur automobile pourrait bien voir ses bénéfices augmenter. Dans un communiqué publié en 2019, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) s’était «félicitée» de la signature du texte de la signature de ce texte offrant «un réel potentiel de croissance à l'industrie automobile européenne, compte tenu de la dimension du marché», écrit-elle dans un communiqué.
Les droits de douane seraient ainsi progressivement supprimés, sachant qu’ils peuvent actuellement aller jusqu’à 35%.
Outre la grille tarifaire, Le Figaro a rappelé que le secteur de l’automobile serait protégé de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. De plus, les achats de matière première comme le lithium ou le cobalt serait sécurisés. Selon la Commission européenne, les exportations de véhicules européens et de pièces détachées pourraient augmenter jusqu’à 114%.
Les industries de la chimie et pharmaceutique
Des droits de douane aussi en baisse dans ces deux secteurs. Ils sont actuellement de 18% dans l’industrie chimique et de 14% dans l'industrie pharmaceutique. La signature d’un accord permettrait l’augmentation des exportations de 47% pour les produits pharmaceutiques et chimiques.
Le textile
Dans un scénario ambitieux, les exportations des produits textiles et des vêtements pourraient augmenter de 424%. Dans un communiqué paru en 2023 et signé par dix-neuf confédérations industrielles européennes, les entreprises appelaient à la concrétisation de l’accord de libre-échange.
«Pour tous nos secteurs, l'accord UE-Mercosur est essentiel pour préserver notre compétitivité», écrivaient-elles. «Il nous offrirait la possibilité de diversifier nos marchés d'exportation et le portefeuille de fournisseurs d'intrants industriels essentiels. industriels essentiels (...). L'accord UE-Mercosur offre à l'Europe une occasion unique et opportune de saisir l'avantage d'être la première à pénétrer le marché plus vaste de l'Amérique latine», poursuivaient-elles.
Les produits laitiers
De son côté, l'industrie des produits laitiers augmenteraient de 121%. D'après la Commission européenne «la reconnaissance de la dénomination d’origine par les pays du Mercosur pourrait accroître encore les exportations de fromage». Les quotas d’exportation seront aussi élargis et les droits de douane seront supprimés.