Opposant Donald Trump à Kamala Harris, l'élection présidentielle américaine aura lieu ce mardi. Le scrutin répond à des règles millimétrées qui n'ont pas changé depuis des décennies.
Kamala Harris ou Donald Trump ? Ce mardi aura lieu l'élection présidentielle américaine. Les Américains devront choisir leur chef d'Etat pour les quatre prochaines années et renouveler les membres du Congrès. Un événement politique majeur organisé selon un dispositif bien précis.
Il s'agira de la 60e élection présidentielle américaine depuis 1788. Elle est prévue après un changement de candidat côté démocrate, à la suite du désistement de Joe Biden et de l'entrée en lice de Kamala Harris en juillet. Chez les républicains, aucun politicien majeur ne s'est opposé à Donald Trump, qui a donc facilement remporté l'investiture.
L'élection présidentielle américaine répond à des règles millimétrées qui n'ont pas changé depuis des décennies. Le jour de l'élection du président («Election day») se déroule ainsi traditionnellement le mardi qui suit le premier lundi de novembre.
L'organisation du scrutin relèvant des Etats eux-mêmes, certains électeurs peuvent toutefois voter en avance, éventuellement sur Internet. Selon l'organisation indépendante Elections Project, au lundi 4 novembre plus de 76 millions d'électeurs avaient déjà voté par courrier ou en personne.
Un mode de scrutin différent de celui de la France
Le président américain est élu au suffrage indirect. Les citoyens votent pour des grands électeurs, qui affichent leur soutien à tel ou tel candidat. Chaque Etat dispose de son propre nombre de grands électeurs, déterminé par le poids démographique de l'Etat, et il faut en récolter au moins 270 pour être élu. A titre d'exemple, la Californie (39 millions d'habitants) en compte 55 quand le Vermont (626.000 habitants) n'en dispose que de 3.
Dans tous les États sauf deux (Maine et Nebraska), le candidat qui obtient le plus de voix remporte la totalité des grands électeurs de l'Etat en vertu de la règle du «tout au vainqueur» («the winner takes all system»).
Ce système explique la disparité entre les chiffres du vote populaire et le résultat de l'élection. Ainsi, lors de la présidentielle de 2016, Donald Trump a été élu président (grâce à sa victoire dans les Etats de Floride et Pennsylvanie notamment) alors que sur l'ensemble des Etats-Unis son adversaire démocrate, Hillary Clinton, comptabilisait 3 millions de voix en plus.
Les représentants et sénateurs, en revanche, sont désignés au suffrage universel. Chaque État élit deux sénateurs, et un nombre de représentants proportionnel à sa population. Au total, la chambre des représentants compte 435 élus. Ces deux institutions forment le Congrès américain.
Les swing states, enjeu majeur
Certains Etats sont plus choyés que d'autres par les candidats lors de la campagne : les swing states. Ce sont les Etats indécis dans lesquels aucun des deux camps ne domine. Ils peuvent faire basculer l'élection. C'est le cas de l'Arizona, de la Caroline du Nord, de la Géorgie, du Michigan, du Nevada, de la Pennsylvanie et du Wisconsin.
Une fois le vote terminé et le nom du président connu, les grands électeurs élus se réunissent dans chaque Etats pour désigner officiellement le Président et le Vice-Président. Les voix sont comptabilisées en janvier lors d'une session du Congrès et le président est traditionnellement investi le 20 janvier de l'année suivante.