Alors que l’une des «élections présidentielles les plus serrées de l’histoire de la politique américaine» se tient ce mardi 5 novembre aux Etats-Unis, la sécurité fait partie des préoccupations des Américains. À ce sujet, les deux candidats, Donald Trump et Kamala Harris, ont deux visions différentes.
À l’heure où les Etats-Unis ont été endeuillés par de multiples fusillades et une tentative d’assassinat ayant visé Donald Trump au cours de l’année 2024, les Américains doivent élire ce mardi 5 novembre leurs nouveaux président et vice-président. En raison du décalage horaire, la France pourra assister au vote en direct dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre.
Entre le port d’armes, la lutte contre le trafic de stupéfiants ou encore la montée de la criminalité, la sécurité figure parmi les priorités des Américains. Néanmoins, les deux principaux candidats à la présidentielle américaine, à savoir Donald Trump et Kamala Harris, ont deux visions complètement différentes sur ce sujet.
Sur le port d’armes
Comme indiqué auparavant, le pays a été endeuillé à plusieurs reprises au cours de cette année par les fusillades. Au total, plus de 135 incidents impliquant des armes à feu ont eu lieu dans des établissements scolaires américains en 2024.
Pour Kamala Harris, les Etats-Unis doivent «mettre fin à cette épidémie de violences», sans pour autant interdire les armes à feu. Kamala Harris plaide pour un contrôle plus strict. Dans son programme, la candidate démocrate assure qu’elle n«’arrêtera pas de se battre» pour que les Américains puissent «vivre à l’abri des violences».
De ce fait, l’actuelle vice-présidente des Etats-Unis souhaite instaurer une vérification des antécédents des acheteurs d’armes. Elle est également favorable aux «red flag laws». Il s’agit de lois permettant au tribunal d’un Etat d’ordonner la saisie temporaire d’armes à feu ou d’autres objets considérés comme des armes dangereuses auprès d’une personne qui, selon la justice, est soupçonnée de présenter un danger.
Dans une interview accordée à 6ABC, Kamala Harris a indiqué vouloir interdire les fusils d’assaut qui, selon elle, sont qualifiés d’«instruments de guerre inventés pour tuer rapidement un grand nombre de personnes».
Du côté de Donald Trump, le Républicain se présente en «défenseur du 2e amendement». Il assure défendre une «liberté fondamentale», soit «le droit d’avoir et de porter des armes». En février 2024, le candidat a déclaré qu’il ne laisserait «personne toucher aux armes» lors d’un discours devant des membres de la National Rifle Association (NRA).
«Pendant mes quatre années de mandat, il ne s'est rien passé. Et j'étais (déjà) soumis à une forte pression en ce qui concerne les armes à feu. Nous n'avons rien fait. Nous n'avons pas cédé», a-t-il martelé.
Le candidat républicain a estimé que sa rivale «est une menace existentielle pour le deuxième amendement et soutient la confiscation des armes à feu». Donald Trump affirme être «le meilleur ami que les propriétaires d’armes aient jamais eu à la Maison Blanche.
Sur la lutte contre la criminalité
Pour Donald Trump, il est urgent de «restaurer rapidement la loi, l’ordre, et la sécurité publique en Amérique». Selon une étude dévoilée à la fin de 2023 et au début de 2024, le nombre d’homicides ont baissé de près de 13% en 2023. Mais les chiffres restent, tout de même, très élevés avec 18.450 homicides enregistrés il y a un an.
Et l’un des points centraux du programme de Donald Trump est d’arrêter le crime et de restaurer la sécurité». Donald Trump dépeint un pays catastrophique dont les villes sont «contrôlées par des gangs et des cartels». Pour y faire face, le candidat républicain propose «d’alourdir les peines pour les attaques sur les forces de l’ordre, mettre les délinquants violents et les criminels de carrière derrière les barreaux».
À l’inverse, Kamala Harris ne met en avant aucune mesure permettant de lutter contre la criminalité. L’ancienne procureure affirme par ailleurs qu’elle fera tout pour que «personne ne soit au-dessus des lois». Dans un message qui vise directement Donald Trump, Kamala Harris a déclaré qu’elle veut se battre «pour s’assurer qu’aucun président n’ait d’immunité pour des crimes commis pendant qu’il était à la Maison Blanche».
Sur la police
Les forces de l’ordre font également partie du programme de Kamala Harris et de Donald Trump. Mais la candidate démocrate, souvent critique à l’égard de la police, semble avoir changé d’idée.
En 2020, lorsqu’elle était sénatrice, Kamala Harris indiquait que «quand autant de villes consacrent un tiers de leurs budgets au maintien de l’ordre, nous savons que ce n’est pas la manière la plus intelligente (…) d’assurer la sécurité. Pendant trop longtemps, le statu quo était de dire qu’on aurait plus de sécurité en mettant plus de policiers dans les rues. Mais c’est faux».
Aujourd’hui, la vice-présidente des Etats-Unis propose de continuer à financer la police, et ce «en recrutant notamment des officiers et des personnes pour les soutenir».
De son côté, Donald Trump se positionne comme un fervent défenseur des forces de l’ordre, annonçant vouloir «surfinancer la police» et «protéger les officiers de procès futiles».
Sur le trafic de drogue
Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), les Etats-Unis ont enregistré plus de 107.000 décès par overdose au cours de l’année 2023, le fentanyl étant à l’origine d’environ 70% de ceux-ci.
Par conséquent, la lutte contre le trafic de drogue figure dans le programme de chaque candidat. Du côté de Kamala Harris, la démocrate propose d’instaurer une loi afin de «financer une technologie permettant de détecter et d’intercepter encore plus de drogues illicites».
Pour Donald Trump, la solution serait de s’intéresser aux «gangs». Ainsi, le républicain souhaite que les forces de l’ordre démantèlent les gangs qui «distribuent ces narcotiques mortels à l’échelle locale» et «imposer un embargo naval total sur les cartels de drogue et déployer des moyens militaires pour infliger un maximum de dommages sur les opérations des cartels».