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Pays-Bas : qui est Theo van Gogh, écrivain et réalisateur mort il y a 20 ans ?

Theo van Gogh a entamé et abandonné aussitôt des études de droit pour se consacrer à la mise en scène, fasciné par le film «Orange mécanique» de Stanley Kubrick.  [Rick NEDERSTIGT/ANP/AFP]

Artiste néerlandais, arrière-petit-neveu du peintre Vincent Van Gogh connu pour son œuvre controversée, Theo van Gogh a été assassiné le 2 novembre 2004 alors qu’il circulait à vélo à Amsterdam. Retour sur le parcours d’un homme «qui ne pouvait s'empêcher de se faire des ennemis», selon ses proches.

Provocateur, Theo van Gogh était un cinéaste, chroniqueur et écrivain néerlandais. Il y a 20 ans, le 2 novembre 2004, il avait été assassiné en plein centre d’Amsterdam. À l’époque, la police soupçonnait un acte prémédité.  

Son assassin, Mohammed Bouyeri, un Maroco-néerlandais de 26 ans, aurait agi au nom de l'islam radical. Ce dernier avait tiré au moins 20 balles à l'aide d'une arme croate, atteignant sa victime à huit reprises. Il avait été condamné en 2005 à la prison à vie pour le meurtre.

Né le 23 juillet 1957 à La Haye, Theo van Gogh était connu pour avoir réalisé «Submission», et être l'auteur d'une vingtaine de films à petit budget. Il rencontrait d’ailleurs de grandes difficultés pour trouver un financement pour les réaliser. 

Un homme «affable et charmant» 

Ayant grandi dans la banlieue huppée de la ville, Theo van Gogh a entamé et abandonné aussitôt des études de droit pour se consacrer à la mise en scène, fasciné par le film «Orange mécanique» de Stanley Kubrick. 

Provocateur, il avait, entre autres, traité les musulmans de «baiseurs de chèvres» tout en dénonçant le «sentimentalisme exagéré» d'un membre de la communauté juive des Pays-Bas à propos de l'Holocauste, ce qui lui valait une réputation d'antisémite. Pour ces propos, ce dernier faisait l'objet d'une protection par les autorités pendant quelque temps, mais Theo van Gogh s'était vanté de semer ses anges gardiens.

Ses amis concédaient que derrière l'homme «affable et charmant» se cachait un autre «qui ne peut s'empêcher de se faire des ennemis». Pour ses funérailles, des centaines de personnes s'étaient rassemblées devant des écrans géants. Devenues un événement presque national, elles avaient même été retransmises en direct à la télévision et à la radio publique. «Aux Pays-Bas, nous avons la liberté d'expression, les politiciens, les cinéastes ne doivent pas se cacher», avait affirmé sa sœur.

En France, les auteurs et réalisateurs avaient exprimé leur «profonde émotion» après le meurtre de Theo Van Gogh. «Les auteurs et réalisateurs souhaitent dénoncer cet assassinat et réaffirmer avec vigueur leur attachement à la liberté individuelle sous toutes ses formes, liberté de pensée, mais aussi liberté d’expression, sans lesquelles la liberté de création ne saurait même pas exister», avaient-ils souligné dans un communiqué.

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