Après avoir été instauré dans la plupart des entreprises américaines après les manifestations de Black Lives Matter en 2020, le programme DEI (diversité, équité et inclusion) est peu à peu abandonné. Les raisons sont multiples comme une mauvaise image de marque ou la volonté d'allouer des budgets dans des secteurs d'avenir comme l'intelligence artificielle.
C'est un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. Aux Etats-Unis, de nombreuses entreprises annoncent l'arrêt de leur politique de diversité et d'inclusion. Cet été, Jack Daniel’s a annoncé dans un mail rendu public jeudi 22 août, mettre fin à ses «ambitions en matière de diversité des effectifs et des fournisseurs». L'entreprise de spiritueux justifie cette décision en expliquant que «le monde a évolué, (son) activité a changé et le paysage juridique et externe a changé de manière spectaculaire, en particulier aux États-Unis», a déclaré une porte-parole de Jack Daniel’s au Daily Mail.
D'autres ont suivi par la suite : Ford, Caterpillar ou encore Harley Davidson et même l'entreprise japonaise Toyota. Mais alors pourquoi ce changement soudain ? En ce qui concerne la marque de moto, une mauvaise image sur Internet en serait la cause et donnerait un début de réponse. «Nous sommes attristés par la négativité qui a régné sur les réseaux sociaux ces dernières semaines et qui a pour but de diviser la communauté Harley-Davidson», a déclaré la célèbre entreprise américaine le 19 juillet dernier.
Le secteur de la tech préfère se concentrer sur l'IA
Ce phénomène a été initié par la Cour suprême qui a décidé en juin 2023 de mettre fin à la discrimination positive mis en place dans les universités américaines. Ces politiques étaient accusées par certains de discrimination à l'encontre des étudiants asiatiques. Cette décision de la plus haute juridiction du pays a agi comme un signal pour les entreprises.
Les raisons de ce revirement sont multiples. Par exemple, Toyota a décidé de «restreindre ses activités dans les secteurs communautaires pour se concentrer sur des programmes dédiés à l’enseignement des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques et sur la formation de sa main-d’œuvre».
Du côté du secteur de la tech, on préfère allouer les moyens sur l'intelligence artificielle plutôt que dans les politiques diversitaires. En 2020, Google avait promis d'améliorer le nombre de minorités de 30 % d’ici à 2025. Un objectif désormais abandonné. «Si on est un peu honnête, ces politiques de DEI ont été un moyen de créer une énorme quantité de ce qu’on appelle des "bullshit jobs". C’est-à-dire des gens qui sont payés à ne rien faire», résume un consultant dans un cabinet de conseil en ressources humaines auprès du Figaro.
Pour rappel, le programme DEI (diversité, équité et inclusion) a été mise en place en 2020 après la mort de George Floyd et les revendications de Black Lives Matter.