En direct
A suivre

Élection présidentielle en Tunisie : pourquoi Kaïs Saïed se prépare-t-il à être réélu ce dimanche ?

Pour ce scrutin, Kaïs Saïed affrontera deux adversaires. [Jihed ABIDELLAOUI/REUTERS]

La Tunisie s’apprête à élire son nouveau président ce dimanche. Kaïs Saïed, candidat pour un second mandant de cinq ans, est favori dans un climat tendu. Des manifestants dénoncent la répression sous son autorité.

Une campagne jouée d’avance ? Ce dimanche, la Tunisie s’apprête à choisir son nouveau président. Au pouvoir depuis 2019, Kaïs Saïed est accusé par de nombreux citoyens de verrouiller l’élection. Depuis le printemps 2023, ce dernier a écarté des dizaines d'opposants, dont des figures de proue qui ont été arrêtés pour des accusations graves de «complot contre la sûreté de l'Etat». 

Pour ce scrutin, Kaïs Saïed affrontera deux adversaires : Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui. Le premier libéral et ancien député de Tahya Tounes, le parti de l'ex chef de gouvernement Youssef Chahed a été provisoirement condamné à quatorze ans et deux mois de prison. Le deuxième, pro Bachar el-Assad, anti-occidental était un des fervents soutiens de Kaïs Saïed au moment de sa première élection. 

En février dernier lors de l’annonce officielle de la tenue du scrutin en octobre par l'actuel chef de l'Etat, près de 17 candidats souhaitaient se présenter. A l'époque, Kaïs Saïed partait favori avec 24 % des suffrages selon des sondages qui ne pouvaient pas être publiés, a indiqué Jeune Afrique. Pour rappel, il avait accédé au pouvoir avec 72 % de voix obtenues au second tour. 

Des manifestations dans le pays

Plus récemment, des associations n’ont pas eu la possibilité d’observer le scrutin. «Nous avons demandé à être autorisés à surveiller les élections», a raconté à TV5 Monde, Souhaeib Ferchichi, membre responsable dans l’organisation I WATCH. «La commission a rejeté notre demande», a-t-il poursuivi accusant les autorités de «manque d’impartialité». 

Alors que quelques affiches de campagnes sont placardées à Tunis et qu’aucun meeting n’est organisé, des centaines de manifestants ont protesté ce vendredi en Tunisie pour dénoncer «des libertés piétinées». Les protestataires, dont beaucoup de jeunes militants des droits humains et des artistes, ont appelé au boycott de la présidentielle «mascarade» de ce dimanche.  

«Pays de répression et dictature», «Fête électorale transformée en coup d'Etat», était-il par exemple écrit  sur des pancartes de manifestants. 

En effet, pour nombre de Tunisiens, l’élection donne déjà Kaïs Saïed vainqueur. «Je ne considère pas cela comme une élection», a assuré Mouhamed Raboudi au micro de TV5 Monde. «Il n’y a pas d’élection, juste une approbation pour une personne qui détient tous les pouvoirs et peut faire ce qu’elle veut dans le pays et changer les lois à sa guise. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités