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Guerre en Ukraine : combien touchent les soldats russes pour aller combattre ?

La solde des militaires engagés peut équivaloir jusqu'à 8 fois le salaire moyen russe. [©Sergey PIVOVAROV/REUTERS]

Pour attirer le plus de soldats possibles, les autorités russes offrent des sommes de plus en plus importantes aux hommes prêts à combattre en Ukraine. Malgré les risques, ils sont nombreux à céder à l'appât du gain.

Quelque 5,2 millions de roubles. C’est le chiffre que l’on peut apercevoir inscrit sur les murs de Moscou. Équivalent à 52.000 euros, il s'agit du salaire qu’un soldat russe pourrait toucher durant sa première année de guerre en Ukraine.

À la télévision, des spots appellent d'ailleurs les hommes à s'engager. Vladimir Poutine a en ce sens, le 16 septembre dernier, ordonné par décret d'augmenter les effectifs militaires russes de 180.000 soldats supplémentaires pour les porter à 2,38 millions d'hommes. C'est la troisième décision du genre depuis l'invasion du pays voisin lancée en février 2022.

Une solde élevée, équivalent à huit fois le salaire moyen russe et sur lequel aucun impôt n'est prélevé. De quoi attirer de jeunes hommes, surtout dans les régions les plus pauvres de la Russie.

À titre d’exemple, la Bouriatie, près de la frontière mongole, est particulièrement concernée par ce phénomène comme le précise l'opposante au régime Alexandra Garmazhapova, présidente de la Free Buryatia Foundation dans un communiqué : «Aujourd'hui, le flux de militaires en provenance de Bouriatie reste important, car les gens sont attirés par la prime d'engagement d'un million de roubles. Il est presque irréaliste de gagner autant d'argent en Bouriatie.»

Par ailleurs, en cas de décès d'un combattant, ce sont jusqu'à 112 millions de roubles, soit environ 115.000 euros, qui peuvent être reversés à la famille du défunt.

Des mesures judiciaires d'exception également engagées

Selon Vladislav Inozemtsev économiste russe exilé aux Etats-Unis : «Si l'on calcule tous les revenus d'un homme au front en combattant un an là-bas, il s'avère que si cet homme avait 35 ans, sa famille reçoit plus d'argent qu'il n'aurait pu en gagner jusqu'à sa retraite. Donc, aller au front et être tué un an plus tard est plus rentable que travailler honnêtement pendant plusieurs décennies.»

A cet effort économique, s'ajoutent également des mesures judiciaires d'exception. Les députés russes ont par exemple adopté, mardi 24 septembre, une proposition de loi permettant l'abandon des charges pénales visant des accusés alors que leur procès est en cours s'ils signent un contrat avec l'armée ou sont mobilisés contre l'Ukraine.

Dans un communiqué, la Douma, la chambre basse du Parlement, a indiqué avoir adopté en dernière lecture ce texte. Il doit être validé par le Sénat, puis promulgué par le président Vladimir Poutine, ce qui devrait être une formalité.

En mars, des amendements du code pénal russe avaient déjà permis de libérer sous condition des accusés pendant l'instruction ou des personnes déjà condamnées, si elles étaient mobilisées ou signaient un contrat avec les forces armées.

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