Le ministre de la Culture du gouvernement de Giorgia Meloni, Gennaro Sangiuliano, a été contraint de démsionner à la suite d'une polémique sur une affaire d'adultère.
Ses excuses n'auront pas suffi. Le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, a démissionné vendredi 6 septembre, après avoir été empêtré dans une affaire d’adultère avec une influenceuse qui avait secrètement filmé ses déambulations sous les ors du ministère au moyen de lunettes connectées.
«Après avoir longuement réfléchi, au cours de ces journées douloureuses, j’ai décidé de démissionner de manière irrévocable de mon poste de ministre de la Culture», a écrit Gennaro Sangiuliano à la présidente du Conseil des ministres Giorgia Meloni dans une lettre publiée par son ministère.
C'est le premier ministre du gouvernement de Mme Meloni à démissionner, à moins de deux semaines d’une réunion, du 19 au 21 septembre, des ministres de la Culture des pays du G7, que l’Italie préside cette année. Il a également annoncé saisir le parquet pour défendre «son honneur» pour démontrer sa «transparence absolue», sans préciser qui serait visé par sa plainte.
prétendue nomination au poste de conseillère du ministre de la Culture
«Je remercie sincèrement Gennaro Sangiuliano pour l’extraordinaire travail accompli jusqu’à présent qui a permis au gouvernement italien d’obtenir d’importants résultats de relance et de valorisation du grand patrimoine culturel italien», a réagi Giorgia Meloni dans un communiqué.
Ringrazio sinceramente Gennaro Sangiuliano, una persona capace e un uomo onesto, per lo straordinario lavoro svolto finora, che ha permesso al Governo italiano di conseguire importanti risultati di rilancio e valorizzazione del grande patrimonio culturale italiano, anche fuori…
— Giorgia Meloni (@GiorgiaMeloni) September 6, 2024
Dans la soirée du mercredi 4 septembre, au TG1, le journal télévisé du premier canal de la RAI, le plus regardé d’Italie, Gennaro Sangiuliano, 62 ans, s’était livré à un exercice de contrition largement moqué dans la presse, expliquant les circonstances de sa rencontre avec Maria Rosaria Boccia, 41 ans, qui inondait les réseaux sociaux de témoignages de leur relation. «C’est devenu une relation sentimentale» en mai dernier, avait-il reconnu, affirmant y avoir mis un terme «fin juillet, début août».
Maria Rosaria Boccia, une quadragénaire originaire de Pompei, a mis le feu aux poudres en publiant sur Instagram fin août sa prétendue nomination au poste de conseillère du ministre de la Culture pour les grands événements, ce que Gennaro Sangiuliano s’était empressé de démentir. Elle a répliqué en publiant des photos d’elle en compagnie du ministre lors de nombreux événements publics, des mails ou encore des cartes d’embarquement.
coutumier des sorties maladroites
Lors de son interview mercredi, il a assuré, extraits de comptes bancaires à la main, qu’il avait payé personnellement toutes les dépenses liées aux divers déplacements de Maria Rosaria Boccia en sa compagnie, et que pas un seul euro public n’avait été dépensé. «La première personne à laquelle je dois présenter mes excuses, et qui est une personne exceptionnelle, est ma femme», avait-il dit.
«Je demande pardon également à Giorgia Meloni qui m’a fait confiance pour l’embarras que j’ai créé pour elle et le gouvernement», a ajouté Gennaro Sangiuliano. Ce dernier était coutumier des sorties maladroites : en 2023, lors de la remise du prix Strega – un concours littéraire –, il avait avoué n'avoir lu aucun livre. Son successeur est Alessandro Giuli, président de la Fondation MAXXI, le Musée national des arts du XXIe siècle.
«Il méritait ce poste, c’est une personne très compétente. Je suis vraiment désolée», a déclaré vendredi soir dans une interview à la chaîne de télévision La7 Mme Boccia après avoir appris la démission de M. Sangiuliano. «Je n’ai pas peur d’une enquête parce que j’ai dit la vérité», a-t-elle ajouté en référence à la plainte annoncée par l'ancien ministre, affirmant n’avoir «pas espionné le ministre car je travaillais avec le ministre».